Aucun témoignage n'est suffisant pour établir un miracle, à moins que le témoignage soit d'un type tel que sa fausseté soit plus miraculeuse que le fait qu'il entreprend d'établir... s1Hume, David
Evaluer un témoignage est sans doute l'une des opérations les plus difficiles lors d'une enquête ufologique, sûrement le plus fréquent. mais pas plus qu'une photo ou qu'un autre indice pris isolément, il ne suffit à établir des faits.
La question de l'évaluation du témoin lui-même afin de mieux jauger son discours fait débat s2Lagrange, P.. En effet :
En particulier, les évaluations de la sincérité ou de l'autorité d'un témoin ne suffisent pas à évaluer si ce qu'il décrit correspond à l'exacte réalité (les statistiques montrent que 90 % environ de témoins généralement sincères et parfois très compétents signalent ce qui sont en fait des OVIs).
Une enquête sur le témoin pourra également permettre d'exclure ou non différents biais du témoignage (les résultats/documents liés devront être protégés par le secret professionnel) :
Si le témoignage est une des données les difficiles à interpréter, en raison des diverses déformations n1Ce que Michel Carrouges appelera le "phénomène témoin" dans Inforespace HS n° 1, décembre 1977 qu'il est susceptible de connaître, à savoir :
Une présentation détaillée et scolaire des problèmes de perception impliqués dans la séparation des faits et de la fantaisie ufologique. Hautement recommandé pour les enquêteurs sérieux en ufologieselon Josef Allen Hynek. De manière relativement innoportune, on demandera pourtant souvent au témoin de reconstituer son observation au travers d'une déclaration (pourtant particulièrement difficile puisqu'implicant de mettre des mots -- plus ou moins sophistiqués selon les témoins -- sur un phénomène que par définition il ne sait définir) ou d'un dessin (faisant une fois de plus fi des différences d'aptitude de témoins -- savoir dessiner cette fois). Ces approches sont à opposer aux reconstitution de témoignage par reconnaissance (portrait-robot, collection d'élements d'images-types, phénomènes connus, simulations etc.) beaucoup plus efficaces et moins sujettes aux déformations s4Shepard, Roger N.: "Some psychologically oriented techniques for the scientific investigation of unidentified aerial phenomena", Symposium sur les Objets Volants Non Identifiés, Auditions devant Comité sur la Science et l'Astronautique, Chambre des Réprésentants U.S, 9ème Congrès, 2nde Session, 29 juillet 1968.
disque sur la tranche(debout ou vu par la tranche ? Une telle description peut très bien ne pas être celle d'un véritable disque)
,un
cigare(une forme de cigare ? un disque sur la tranche ?) une forme de
toupie retournée(retournée comment, cela renvoit-il à la même chose dans l'esprit du témoin, de l'enquêteur, du lecteur) ?
Le site que vous consultez actuellement n'est donc certainement pas exempt de telles erreurs.
Outre les indices physiques pouvant confirmer ou contredire un témoignage, un événement particulièrement important est l'existence d'autres témoins indépendants (au même moment, mais relativement éloignés et sans lien avec les autres témoins). L'expérience montre en outre que la cocommitance de l'événement doit primer sur la correspondance exacte des descriptions, les témoins ne décrivant que rarement exactement la même chose.
en , au moment de la création du GEPAN, Claude Poher réalise un aide mémoire destiné à aider les enquêteurs à mettre rapidement en évidence les phénomènes connus qui pouvaient être à l'origine d'un témoignage.
Certains canulars visent à jauger la crédibilité des témoins. Par exemple le au-dessus de Clearwater (Floride), un pilote de l'USAF largue volontairement depuis son Cessna 170-A 5 fusées éclairantes dans le but d'évaluer la qualité des témoignages d'ovnis s5Vallée, J. & Hynek, J. A.: "Un canular de l'Air Force", Aux limites de la réalité, p. 188.