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Parfois appelée "étoile du Berger", il s'agit en fait de la planète la plus proche de la Terre qui, éclairée par le Soleil, constitue le point le plus lumineux du ciel terrestre.
2ᵉ planète du système solaire en partant du Soleil, Vénus est la 6ᵉ en taille.
Si elle n'était pas si nuageuse elle semblerait plus similaire à la Terre. Elle lui ressemble en effet en terme de taille comme de masse — on l'appelle parfois la "planète sœur" de la Terre — mais possède un climat assez différent. Ses nuages épais et sa proximité du Soleil (seule Mercure est plus proche) en font la planète la plus chaude — bien plus chaude que la Terre. Des humains ne pourraient y survivre, et aucune vie d'aucune sorte n'y a jamais été trouvée.
Pourtant, avant que nous la connaissions un peu mieux, Vénus a souvent été l'objet d'histoires plus ou moins étonnantes, en particulier en raison de sa proximité et de sa ressemblance avec la Terre.
Charles Hoy Fort par exemple, en lisant un article sur une étrange huile jaune tombée du ciel, ne cherche pas à analyser le liquide : il suppose immédiatement qu'il s'agit d'une fuite provenant de vaisseaux spatiaux reliant Vénus et Mars. On ne dispose alors, à l'époque, d'aucun indice réel de l'existence de ces engins, mais sa théorie bizarre frappe l'imagination populaire. Après Fort, il devient difficile de ne pas penser à de tels vaisseaux.
En 1948 des astronomes repèrent à proximité de la Terre un corps céleste de 3 km de diamètre. La Terre et Vénus semblent être ses pôles de direction. Il semble se diriger vers l'une ou l'autre selon ses caprices. Le professeur Gustav Arhenius, de l'université de Berkeley (Californie), l'étudiera à nouveau au début des années 1970s. Il apparaîtrait que ce corps évolue capricieusement et ne se comporte pas comme un corps céleste homologué. Personne n'est capable de prévoir son orbite. Ce corps planétaire inconnu possède d'ailleurs d'assez grandes similitudes avec "Icare", un astéroïde de 1 km de diamètre qui coupe sans scrupules l'orbite des planètes dont, pourtant, l'orbite ne se croire jamais. Il croise le chemin de la Terre tous les 200 jours et change constamment de trajet. Malgré sa très grande vitesse, on pense qu'il est influencé dans sa course par l'attraction des planètes.
Mais l'histoire la plus fameuse en relation avec Vénus est probablement celle de George Adamski.
Le 1952-12-13, il rencontre un "vénusien" à Palomar Gardens (USA). Ce dernier l'emmène faire un tour derrière la
Lune. Suite à ce premier contact, Adamski commence à dispenser sa bonne parole. En 1953, il écrit Les soucoupes
volantes ont atterri avec Desmond Leslie. Il y raconte ses rencontres, et cite
des extraits du livre Les stances de Dyzan, décrit comme provenant de la planète Vénus et apporté aux
Indes, pourtant réputé disparu : Mais la vie avait besoin d'une intelligence pour embrasser l'univers. Nous ne
pouvons la lui donner, dirent les ancêtres. Je ne l'ai jamais eue, dit l'esprit de la Terre. L'homme n'était qu'un
bhuta vide et sans esprit (...) Ainsi, Venus envoya le plus grand de la planète, le "Sanat Kumara", le "Seigneur
de la Flamme", qui descendit sur la Terre avec ses 4 grands maîtres et 100 assistants
s2Adamski
1953. Leslie pensait que les ovnis dataient de bien avant la Bible, et déclarait qu'ils faisaient partie de
l'histoire de l'homme depuis 18617841 avant J.-C., lorsque le premier vaisseau était arrivé de Vénus. Il déclarait
avoir calculé cette date à partir des anciennes tables Brahmin tables en 1951.
Lorsque Vénus est visible elle est généralement l'objet le plus brillant dans le ciel après le Soleil et la Lune. Egalement appelée de manière inappropriée l'"étoile du matin" (morning star), elle peut, comme les étoiles les plus brillantes (Sirius, Véga, Capella, Arcturus, Rigel, Procyon, Altaïr, Béltelgeuse, Aldébaran, etc.) et d'autres planètes facilement lumineuses (Jupiter, Mars, éventuellement Saturne) être prise pour un ovni s3"A Singular Phenomenon", Reading Eagle de Reading (Pennsylvanie), 1868-12-29. On repère généralement ces cas par la redondance d'observations à une heure précise pendant plusieurs jours consécutifs. Un cas célèbre cité par Camille Flammarion dans L'Astronomie est la poursuite de Vénus pendant plusieurs heures au large de Brest par un aviso (bâteau-courrier).
A contrario, la planète Vénus a également souvent été invoquée comme explication à des observations d'ovnis. L'observation fatale du capitaine Thomas Mantell par exemple, sera envisagée être un ballon-sonde ou Vénus. La planète sera également évoquée par Philip J. Klass pour expliquer l'observation de James Earl Carter.
le , après une série d'observations les jours précédents dans la région de la péninsule de
Kaikoura (Australie), le journaliste Quentin Fogarty est
envoyé pour enquêter. Il embarque la nuit même sur le vol où les observations ont été faites, et cela ne rate pas :
ils voient et filment (ci-contre) un objet ovale avec des anneaux de lumière. L'un des objets observé clignote et
change de couleur, passant du jaune-blanc à l'orange-rouge terne. Le film générera un énorme intérêt médiatique, et
là aussi on évoquera la planète Vénus, au grand agacement du pilote, le capitaine Verne Powell : Je sais encore
reconnaître Vénus.
Là aussi, l'affaire n'est pas si simple : les objets étaient multiples, repérés au radar,
et ont traversé 24 km de ciel en .
le David Spoor se trouve dans son jardin derrière sa maison, quand un ovni apparaît. Spoor porte son appareil photo sur lui et peut prendre plusieurs prises de vue nettes (ci-contre). L'objet fait du surplace pendant un moment avant de disparaître derrière des buissons. Puis il réapparaît pour disparaître à nouveau derrière des maisons. Peu de temps après, l'objet est observé au Nord-Est ; il vole alors au-dessus de la mer. Toujours selon Spoor, il reste stationnaire un moment, puis se déplace à une vitesse de 70 à 80 km/h. La lumière semble provenir de l'intérieur de l'ovni. Spoor écarte l'hypothèse selon laquelle l'objet serait en fait la planète Vénus ; il affirme en effet que la planète était visible ce jour-là, mais de l'autre côté du ciel.
L'un des plus fameux spécialistes de Vénus est Carl Sagan. Son premier article dans
grand journal scientifique paraît en , dans le magazine Science. Il s'intitule
La Planète Vénus
. Son travail aide à déterminer que la surface de Vénus — un moment considérée comme un lieu
peut-être habitable — est extrêment chaude, brûlée par un effet de serre considérable. De fil en aiguille, Sagan est
rapidement engagé dans un débat concernant la sonde Mariner 2, qui doit aller inspecter Vénus. Une des
questions cruciales est de savoir si la sonde doit emporter une caméra. Sagan fait partie du camp minoritaire des
"explorateurs", qui pense que l'on pourrait observer quelque chose au travers de quelques rares trous dans la couche
nuageuse de Vénus. De la même manière, il suggérera que des extraterrestres auraient pu visiter notre système
solaire, faire une escale sur la Lune, et y laisser des artefacts observables par des caméras. Cependant les
responsables du JPL décident que Mariner 2 inspectera Vénus sans caméras, mais équipée du
radiomètre infrarouge sur lequel a travaillé Sagan. Après Venera 1 le 1961-02-12, Mariner 2 part
vers Vénus le .
Plus d'une vingtaine de sondes iront visiter Vénus.
De nombreuses choses restent inconnues à propos de Vénus cependant, comme la cause de ses mystérieuses rafales d'ondes radio.
L'orbite de Vénus est la plus circulaire de toutes les planètes du système solaire, avec une excentricité de moins de 1 %.