C'est une erreur capitale que de bâtir une théorie avant d'avoir réuni les preuves. Cela fausse le
jugement s1Sherlock Holmes, Une étude en rouge < Hynek 1972
Qu'est-ce qui permet de qualifier le phénomène ovni de phénomène inexpliqué ? A-t-on seulement des preuves de la réalité du phénomène ou ne s'agit-il que des divagations,
canulars, ou erreurs d'interprétations
de la part des témoins ?
L'expliqué
Une première réponse est que les divagations, canulars et autres erreurs d'interprétations des témoins, lorsqu'ils existent, constituent déjà une première réalité du
phénomène. Les ovnis, c'est aussi ça, et les ufologues de tous bords
s'accordent généralement pour reconnaître que 90 % peu ou prou des témoignages d'ovnis sont expliqués.
Exemples de faits utilisés pour appuyer une explication générale des ovnis
les conclusions du projet Blue Book, mené par l'USAF de en
les démentis d'agences officielles de toute étude sur les ovnis, tels que :
le gouvernement canadien niant en l'existence officielle du projet Magnet
le FBI niant avoir enquêté sur les ovnis (jusque en )
La difficulté réside alors, non pas dans la reconnaissance de cette première réalité, mais dans celle de savoir si
on peut en tirer une conclusion plus générale. En d'autres termes, peut-on "réduire" les 10 % inexpliqués aux 90 %
d'expliqués. C'est là la thèse de nombreux rationalistes,
opposée à celle tout aussi extrême des croyants en un phénomène inconnu, mais aussi de sceptiques plus modérés.
L'inexpliqué
L'honnêteté intellectuelle demande donc de ne pas faire de ce versant "défavorable" un arbre cachant la forêt,
c'est-à-dire ne pas généraliser une telle réponse, fut-elle majoritaire, à l'ensemble des cas à élucider. Par
exemple on ne peut se limiter à quelques canulars pour invalider la
large majorité des autres cas restant non expliqués. Si des gens interprétent Vénus ou un satellite comme un ovni, cela n'invalide pas pour
autant les autres témoignages.
Prenons garde donc, à rester "rationnels" tout le temps, et non pas uniquement lorsque cela nous permet d'évacuer
l'hypothèse d'un phénomène inconnu. La science ne s'est pas bâtie sur une accumulation de certitudes, mais sur une
suite de remises en cause (sur les météores, l'éther, la
physique quantique, etc.).
Le phénomène ovni comporte en effet un "noyau dur", solide et inexplicable, issu de la convergence de faits
suivants :
le nombre considérable de témoignages,
attestant de la répétitivité du phénomène. En mettant de côté les canulars avérés ou méprises possibles, les cas flous ou litigieux, il reste en effet des milliers de cas. Parmi ces cas restants un nombre non négligeable peut être pris plus au
sérieux pour plusieurs raisons :
les traces physiques répertoriées au sol ou sur les
témoins, telles que celles de :
l'affaire de Trans-en-Provence (1981) étudiée par le
GEPAN et les traces physiques inexplicables qu'elle a laissées,
analysées par l'INRA.
Le carousel de Washington en juillet 1952, détectées au radar et officiellement expliquée par des
inversions de températures en dépit des photographies prises.
Phénix (Arizona) en Mars 1997, où des lumières en formation ont été
observées filmées depuis 9 lieux différents.
les observations concordantes et/ou simultanées d'un grand nombre de témoins, telles que celles des
cas de :
Lubbock (Texas) en par des dizaines de
témoins dont certains ont pris des photos.
Le carousel de Washingtonen ,
détectées au radar et officiellement expliquée par des inversions de températures en dépit des
observations visuelles et photographies prises.
Phoenix (Arizona) en Mars 1997, où des lumières en formation ont été
observées au-dessus de la ville par plus de 200 témoins et filmées depuis 9 lieux différents.
la qualité des témoignages"à charge" de la part de
personnes "crédibles" (de par responsabilités, éducation scientifique) comme :
A noter que ces elements "micro" pourront toujours être discuté à l'infini. Leur intérêt réside surtout dans la
qualité et la fiabilité qu'ils apportent aux données, afin de mettre en évidence une preuve "macro" de la réalité et
l'originalité du phénomène, via les statistiques.
Avant des preuves, des faits
Des preuves reconnues par tous doivent se baser sur des faits reconnus pas tous. Or on trouve parfois divers
travers du milieu ufologique concernant la récolte et le traitement de ces faits :
Interprétation des témoignages
comme des vérités ("il n'a pas pu se tromper", "elle sait reconnaître une étoile", etc.) sur lesquelles sont
construites des hypothèses (forcément différentes selon les interprétations)
générant une controverse sur les faits. En fonction de l'interprétation des faits, le débat s'éternise sur
ce qui s'est réellement passé, généralement parce qu'il est passionné, engoué de croyance sous-jacente.
lorsque la croyance s'en mêle, les faits ne sont plus des faits, mais deviennent autant d'éléments
interprétés à l'aune de cette dernière (l'exemple le plus caricatural étant : l'absence de preuves prouve
qu'il existe une conspiration).
Sélection des données : comme au marché, on choisit ceux qui vont dans le sens de notre
conviction (tel fait est véridique, tel autre est de la désinformation). Des théories, rarement exprimées
formellement, mais juste comme des ralliements à des "camps" (extraterrestre ou non par exemple), peuvent alors
sembler cohérente sur un sous-ensemble choisi.