Scepticisme ufologique

Dans l'examen des prétentions ufologiques (et extraordinaires en général), le scepticisme consiste à douter d'affirmations avant enquête n1Il ne s'agit là donc plus d'un point de vue philosophique consistant à douter de tout éternellement, l'enquête pouvant être considérée concluante et, à défaut d'explication après celle-ci, à maintenir un statut "inexpliqué" jusqu'à ce que de nouvelles informations viennent le remettre en cause.

Le scepticisme est en la matière à différencier du rationalisme pour qui un critère permet toujours de privilégier une théorie d'explication n2Le rationalisme est souvent amalgamé à tort au scepticisme, de sorte que des mots spécifiques (comme debunker, ou sceptidebunker par Stanton Friedman) ont été inventés pour distinguer cette dérive du scepticisme. A contrario Charles FortCharles Fort considérait les données scientifiques avec scepticisme par exemple. A contrario, l'attitude consistant à affirmer sans enquête ou sans preuves (réductions rationalistes ou croyances typiquement) relèvent plus d'une forme de croyance que du doute préventif du scepticisme.

Rationalisme Scepticisme Croyance n3Bien que l'on peut considérer le rationalisme aussi comme une croyance
Position Affirmation de l'inexistence des phénomènes n4La charge de la preuve d'une explication alternative en termes de phénomène connu revient donc à l'auteur de l'affirmation et du complot de croyants désinformant le bon peuple en leur faisant croire à des sornettes. Doute : attente de preuve concluante. Affirmation de l'existence de phénomènes (extraterrestres ou autres) et du complot de structures puissantes (gouvernement occulte, voire pire) désinformant le public pour leur cacher l'horrible vérité.
Principes
  • L'inexpliqué est réduit à la thèse préférée par acceptation aveugle de théories explicatives prosaïques et rejet des cas troublants n5En raison du manque de fiabilité des témoignages typiquement. On en trouve divers contre-exemples, depuis l'existence de corbeaux albinos jusqu'à celle des particules anti-3He, en passant par la découverte des météorites
  • Principe de simplicité : les hypothèses à base de phénomènes reconnus sont préférables à la supputation de phénomènes non reconnus n6Déformation du principe d'Ockham pouvant mener à un positivisme erronné : ce que l'on ne voit pas n'existe pas. Par exemple si un témoignage décrit des caractéristiques de phénomènes connus, c'est ce phénomène connu l'hypothèse à plus simple à accepter.A contrario, théorisation complexe pour expliquer par un enchaînement improbable de phénomènes connus débouchant sur une apparence de phénomène extraordinaire.
  • En l'absence de preuves, l'inexpliqué reste considéré comme tel, sans pencher dans un sens ou un autre
  • Le connu et compris est valide jusqu'à preuve du contraire. De sorte, des affirmations extraordinaires requièrent des preuves extraordinaires. Si un témoignage décrit des caractéristiques de phénomènes connus, ce n'est pas étonnant car, soit le phénomène est réellement connu, soit il ne l'est pas et le témoin ne peut décrire que par comparaisons/analogies avec ce qu'il connait.
  • L'inexpliqué est réduit à la thèse préférée (HET ou autre), par acceptation des témoignages en faveur de la thèse comme décrivant des faits objectifs, et rejet des autres, voire même réduction à des thèses prosaïques lorsque cela est opportun n7Un fil suspendant une maquette d'ovni pourra être réduit à l'explication probable d'une rayure de négatif par exemple
  • Principe de simplicité : les hypothèses des phénomènes prétendus (extraterrestre par exemple) sont les plus simples pour expliquer ce qui y ressemble n8i.e. que peut-être un être d'apparence non humaine sortant d'une soucoupe à part le débarquement d'un extraterrestre ?.
  • A contrario, théorisation complexe pour interpréter comme extraordinaires des cas ayant toutes les apparences de phénomènes connus (stratégie de "mimétisme"/camouflage de la part d'un ovni face à une apparence d'avion/hélicoptère/fusée/météore/etc. par exemple).
Thèses
  • Explications avérées pour certains cas (méprises, canulars, etc.)
  • Réserve son jugement pour les autres. En attente de démonstrations, défend la science contre les affirmations non prouvées.
Exemples Jean-Michel Abrassart, Branscomb, Edward U. Condon, Philip J. Klass, Robert Low, Claude MaugéClaude Maugé, Donald H. MenzelDonald Howard Menzel, Robert Schaeffer Thornton Page, Carl SaganCarl Sagan, Shough, Truzzi s2Truzzi, M. "Sur le pseudo-scepticisme", Zetetic Scholar, n° 12-13, en - Une distinction du scepticisme "dur" et du véritable scepticisme, renommé par Truzzi sous le terme de zététique. s3Truzzi, M. "Réflexions sur la réception des déclarations non conventionnelles en science", colloque, 1989-11-29 - Sur l'approche zététique, distinguée du debunking et du fortéanisme, Nicolas Vivant Gildas BourdaisGildas Bourdais, William Milton CooperWilliam Milton Cooper, John Lear, Jaime MaussánJaime Maussan

On peut reconnaître certaines actions sceptiques bénéfiques :

Certains sceptiques ont également été eux-mêmes témoins de phénomènes qu'ils n'ont pu expliquer à l'époque (Eric MaillotÉric Maillot, Raoul Robé), voire sont d'anciens convaincus de l'HET (Hallet, Jacques ScornauxJacques Scornaux, Patrice Seray). A contrario, certains sceptiques sont devenus convaincus de l'existence d'un mystère (Hynek, Arthur Shuttlewood).

Divers groupements revendiquent également un véritable scepticisme, telles :

s4Mori, Kentaro: CeticismoAberto