Dans notre article "Nous ne sommes pas suspendus à l'actualité" paru dans le n° 39 (mars 1974) de Phénomènes Spatiaux, en p. 2, nous écrivions :
— Notre travail est d'abord un travail de recherche. Nous nous efforçons de saisir au mieux la nature des objets énigmatiques auxquels nous sommes interessés et, pour cela, nous avons besoin d'obtenir de ces objets et des phénomènes qu'ils produisent des descriptions individuelles précises et significatives...
(...) Dans ces conditions, nous accordons personnellement une valeur primordiale aux observations dignes de foi dont les témoins ont pu rapporter de façon très précise et détaillée ce qu'ils ont vu, en caractériser la structure matérielle et fonctionnelle, les propriétés, nous donner en quelque sorte une vision globale et suffisamment nette de ce qu'ils ont observé. Si l'on met à part les caractéristiques cinématiques (positions, vitesses et accélérations), ce sont le plus souvent les observations à courte distance, par des témoins très attentifs, qui sont susceptibles de nous apporter cette netteté d'image et cette richesse d'information expressive à partir desquelles la réflexion peut valablement et fructueusement s'exercer.
Les observations récentes faites sur le territoire français ne nous intéressent vraiment que dans la mesure où elles entrent dans la catégorie de ces observations précises et fortes dont nous venons de parler. S'il s'agit d'observations très pauvres en détails, sans effets remarquables ni présence d'occupants, nous ne leur accordons guère qu'un intérêt statistique et nous laissons aux statisticiens qualifiés, et disposant de moyens de calcul appropriés, le soin de s'en occuper, de les exploiter.
Si nous avions eu le loisir de préciser davantage notre pensée, nous aurions dit que, tout en étant prêt à abandonner
aux statisticiens les observations très pauvres en détails, sans effets remarquables ni présence d'occupants
,
nous n'étions pas sans redouter quelque peu leur intervention s'agissant de ces observations fortes susceptibles de
nous apporter cette netteté d'image et cette richesse d'information expressive à partir desquelles la réflexion peut
valablement et fructueusement s'exercer
.
Nous ajouterons que notre crainte est encore aggravée par le fait que, à la faveur de leurs titres, ces statisticiens n'ont que trop tendance à canaliser dans leur propre direction le flux des témoignages privés. Comme, après traitement, ces témoignages disparaissent dans les archives de ces spécialistes, leur contenu original et complet se trouve soustrait à l'examen des chercheurs indépendants.
Si les rapports d'observations acheminés de façon privilégiée vers les statisticiens, et soumis à leurs traitements, concernaient des objets de nature banale ou des phénomènes connus, une telle pratique pourrait passer pour normale et ne présenter que des inconvénients mineurs sinon négligeables.
Mais il n'en va pas de même s'agissant des rapports ayant trait aux observations du phénomène "soucoupe volante" car ce phénomène présente des caractères spécifiques qui sont de nature à restreindre la signification, l'intérêt et la valeur de l'application à son étude des méthodes statistiques.
Ces caractères sont principalement les suivants :
Nous allons maintenant donner de plus amples indications sur ces 2 caractères et, à cette occasion, nous nous efforcerons de mettre en lumière l'influence restrictive qu'ils exercent en ce qui concerne l'application des méthodes statistiques à l'étude du phénomène auquel ils se rapportent.
Toutefois, en raison de l'importance que prendra cette notion dans notre propos, nous dirons d'abord ce qu'on entend par "échantillon représentatif" en matière de recherche statistique.
Soit une certaine "population" d'individus (personnes ou objets) dont le nombre est connu et qui sont susceptibles d'être répartis en groupes tels que chacun de ces groupes soit nettement caractérisé, présente une définition suffisamment précise. Lorsque, pour déterminer l'importance numérique de ces groupes, on ne peut procéder à une enquête portant sur tous les individus de cette "population", on recourt à la méthoe statistique usuelle qui permet d'évaluer approximativement cette importance en ne faisant porter l'enquête que sur un "échantillon" restreint de la "population" à étudier, échantillon prélevé selon certaines règles.
Si l'on peut penser que les groupes dont on cherche à évaluer l'importance numérique sont représentés en proportions à peu près égales dans l'échantillon et dans la "population" globale dont il a été extrait, on dit que cet échantillon est "représentatif" de la "population" intéressée, à des marges d'erreur près qu'on sait calculer.
Les observations (...)