La soucoupe de Concorde. On vous l'a montrée, on en a parlé, et du coup ce serpent de mer de l'actualité refait surface. Alors que faut-il penser de tels documents ? Quelle valeur attacher à des témoignages encore beaucoup plus fantastiques ? Soucoupe ou pas soucoupe ? Extraterrestres ou extravagances ? Ce soir nous tentons de faire le point de ce problème controversé.
De Closet Bonsoir. Et bien, puisque nous avons commencé cette émission, ainsi qu'il était naturel, en vous présentant ce document qui a fait la Une de la presse cette semaine, nous vous devons une explication que ce soir notre invité Pierre Guérin est en mesure de vous donner alors, Pierre Guérin, la soucoupe de Concorde.
Guérin Eh bien la soucoupe de Concorde, nous n'avons pas passé des mois et des mois à l'étudier, contrairement... à nous pencher dessus contrairement à ce qui a été raconté par la presse. Elle était sortie de temps en temps, à mesure qu'une idée venait. Et puis il y a eu des fuites, il a fallu très vite raconter quelque chose. On a dit que rien ne prouvait que c'était une soucoupe volante et c'était l'opinion de tout le monde - que ce soit de ceux qui n'y croient pas comme ce ceux qui pensent qu'elles existent, et tout récemment ce matin, M. Serge Coutchmi, mon collègue de l'Institut d'Astrophysique de Paris, qui est astrophysicien, m'a apporté je pense sur un plat chaud la solution définitive. Et cette solution définitive je vous la lis : parmi toutes les hypothèses émises au sujet de l'objet qui fut photographié à en pendant l'éclipse totale de soleil du le à bord du Concorde et bien l'hypothèse la plus probable, et de très loin, vient d'être soumise à vérification. Il s'agit tout simplement d'un nuage stratosphérique ou mésosphérique créé par la désagrégation d'un météore qui appartenait à l'essaim Beta Taurides, essaim que l'on a identifié avec la matière la comète d'Enke. C'est une comète qui s'est désintégrée et le noyau donne des essaims de particules qui sont considérables, et quand ça rentre dans l'atmosphère, ça s'échauffe, ça se volatilise, et à une altitude qui est précisément d'une vingtaine de mille mètres, ça donne naissance à des petits nuages. Le le - c'est-à-dire ce jour-là - à en - c'est-à-dire 1 h avant - cet essaim météoritique. Et alors pourquoi cette explication ? cette essaim météoritique dont la trajectoire était connue, et cet essaim, le pain de son orbite est proche de l'équateur terrestre et le radian - je ne vais pas expliquer ce que c'est - est favorable à son observation au-dessus de l'Afrique. C'est donc probablement cette explication, elle colle trop bien et manifestement elle est magnifique. Rappellons que les météores diurnes ne sont détectés qu'avec des techniques radar, et ce serait donc la 1ʳᵉ fois qu'on aurait vu en plein jour et du fait de l'altitude qui rend le ciel tout noir, qu'on aurait vu un tel phénomène. C'est signé Serge Couchmi, Institut d'Astrophysique de Paris le .
De Closet : Autrement dit Concorde aurait eu rendez-vous avec des météores, avec une comète et Concorde ne le savait pas. Eh bien voilà donc une 1ère réponse et vous en attendez bien d'autres. Alors nous tenterons de vous les donner au cours de ce débat. Mais auparavant - après ce prélude - il convient de vous présenter, notre invité, et puis ses interlocuteurs. Donc Pierre Guérin vous est astronome, plus exactement astrophysicien ; vous êtes spécialisé dans l'observation des planètes, on voit doit des photos parmi les meilleures que l'on possède de Saturne, de Jupiter, mais vous êtes aussi un corps très rare il faut le dire dans l'astronomie française, celui d'un astronome confirmé dans sa spécialité, mais qui pourtant s'intéresse aux ovnis comme disent les spécialistes, ou disons aux soucoupes volantes comme dit le public. En quels termes vous vous y intéressez, ce sera l'objet de notre débat. Mais tout de même, ce que je voulais signaler, c'est que si vous êtes astronome, vous ne représentez pas l'astronomie française puisqu'au contraire on peut dire que l'immense majorité de vos collègues sont hostiles, sceptiques ou indifférents en ce domaine, alorsque vous au contraire, vous pensez qu'il existe effectivement quelque chose digne d'intérêt à propos des ovnis. Alors ceci devait être bien dit pour éviter toute confusion dans l'esprit des télespectateurs. En général, vous voyez un astronome qui ne croit pas aux soucoupes volantes face aux journalistes qui ont plutôt tendance à y croire, aujourd'hui, ce soir, c'est un peu l'inverse qui se déroulera au cours de ces débats. En effet pour vous interroger, Pierre Guérin, nous avons invité 4 journalistes : Gérard Bonnot de l'Express, Jean-Claude Bourret de France Inter, Robert Clarke de France Soir et Michel Rouze, écrivain scientifique. Avant d'aborder ce débat, je vous propose de regarder un reportage, qui a été réalisé par Michel Allal, et André Darcheville sur ce problème. Nos confrères sont donc allés recueillir des témoignages, rechercher des documents. Que peut-on conclure de tels faits ? Nous en discuterons. Auparavant, je vous invite à regarder ce film.
Journaliste : Vous croyez aux soucoupes volantes ?
Pêcheur : Aux soucoupes volantes ? Vous savez que y'a à peu près 1 mois on avait vu à en du matin ici à... on était une dizaine là... une lueur mais on peut pas dire que c'était une soucoupe volante hein, c'était un genre de boudin quoi... On peut pas dire que c'était ça, hein, il était en du matin à peu près.
Journaliste : Vous étiez en train de travailler là, sur le bateau ?
Pêcheur : Non, non, je passais sur le quai, là.
Journaliste : Sur le quai ?
Pêcheur : Oui, sur le quai oui.
(Rouen, Mars 1954)
(M. Hanocq, Outreau (Pas de Calais))
Hanocq : On a pensé, sur le moment rien du tout - vous avez un effet de surprise... Et puis après, un moment de réalisation, je me suis dit : Tiens, c'est une soucoupe volante. Remarquez que ça n'avait rien d'une soucoupe volante. Ca ressemblait à une étoile... à une étoile de mer, disons. Une boule dans le milieu, avec un rouge assez intensif, et puis 5 ailes. On voyait très bien la pointe des ailes. Tout l'envergure de l'engin, on distinguait parfaitement. Mon fils a même dit :
C'est un gué, une sorte d'antenne entre les ailes. Et dans les ailes il y avait un genre de zig-zag voyez-vous.Journaliste : Et auparavant vous n'avez jamais pensé aux soucoupes volantes ?
Hanocq : C'est-à-dire que j'ai pensé aux soucoupes volantes par entendre dire, tout ça, là vraiment je prenais un peu les gens pour... un peu des hallucinés, quoi. Remarquez que ceux qui m'entendent ils peuvent penser tout autant ; seulement moi je suis certain de ce que j'ai vu, et puis si je l'avais vu tout seul, ma fois, ben je dirais c'est possible que j'ai eu une hallucination, mais une hallucination de ce genre on peut pas en avoir !
(Mme Bailly, Ronchin (près de Lille), septembre 1971)
Bailly : J'ai d'abord entendu un chien aboyer, ce qui obligé à aller la fenêtre pour voir ce qui se passait, fouiller les ténêbres.