Dans les années 1960s, Berle Lewis habite près de Alamosa (vallée de San Luis, Colorado). Il achète d'une poignée de main la jeune pouliche Lady (jument Appaloosa) pour sa femme Nellie.
en , nombre de signalements d'ovnis sont faits dans la région. Lady a été mise en pâture dans le ranch de Harry King, le frère de Nellie, à 20 miles au nord-est de la ville, au pied du Mont Blanca.
le , King constate que la bête ne se montre pas dans une pâture pour s'abreuver et prendre sa ration de grain du matin. Il dira l'avoir cherché pendant 2 jours.
le , il dit la retrouver à 400 m de la maison, morte, sur le ranch où elle était en pâture. Aux alentours, il ne constate aucune trace de sabots, de pas ou de mouvement de véhicules. Les seules traces relevées sur place sont celles de la pouliche elle-même... qui s'arrêtent à 100 pieds environ de l'endroit où gît l'animal.
La bête est mutilée : les os blanchis de sa tête et sa nuque, dénués de peau et de chair, reposent intacts et toujours attachés au reste de la carcasse. Le découpage aux épaules du cheval est si précis et lisse qu'il est difficile à croire qu'il a été fait avec un couteau ordinaire. Il ne trouve pas non plus de sang dans la carcasse, ni sur le sol.
le , l'état de la carcasse est tellement étrange que le rancher retourne sur le site avec
sa sœur qui, avec son mari, avait possédé Lady. Les os exposés ont viré au rose clair, et une odeur douce
infiltre l'atmosphère, comme de l'encens
. Cherchant dans la zone autour du cadavre, le trio trouve 15
marques circulaires qu'ils interprètent comme des marques d'échappements
ainsi qu'une région circulaire
d'environ 20 pieds de diamètre dans laquelle la broussaille a été pressée jusqu'à 10 pouces du sol. Près de cette
région, la propriétaire de Lady trouve un morceau de la chair du cheval enveloppée dans un morceau de la
peau. Elle la ramasse, mais la trouve particulièrement collante, et la lâche. Sa main commence alors à la brûler,
vire au rouge, et continuera de la brûler jusqu'à ce qu'elle la lave.
Faute de susciter plus d'intérêt des autorités, Nellie Lewis décide d'exploiter ses relations professionnelles. Ayant occasionnellement écrit pour le Pueblo Chieftain, elle soumet au journal son récit de la mort étrange de l'animal, l'attribuant clairement aux soucoupes volantes s1"Flying Saucers Have Killed My Horse", Pueblo Chieftain.
L'Associated Press reprend la nouvelle le , et d'autres journaux s'intéressent vite aussi à l'histoire, de titres nationaux jusqu'à ceux d'El Ahram, quotidien du Caire, en passant par Paris Match.
L'animal est au passage rebaptisé Snippy, probablement en raison de la manière dont il a été découpé, en faisant au passage un hongre plutôt qu'une pouliche n2D'autres sources indiquent que "Snippy" était en fait le nom de la mère ou du père de l'animal.
Les signalements d'ovnis continuent au Colorado.
Alors qu'on commence à spéculer de plus en plus, le sheriff local indique que la bête a probablement été frappée par la foudre.
L'affaire finit par être portée à l'attention du projet Colorado pratiquement 1 mois après l'événement, par un coup de fil que prend Roy Craig.
De nouveaux détails apparaissent. Une substance sombre et collante comme du goudron a été vue sur le sol sous le cou du cheval.
La presse continue de relayer des développement de l'histoire
s2"Un cheval U.S. aurait été dévoré par des êtres d'un autre monde", France Soir, 13 octobre 1967,
avec notamment un pathologiste et spécialiste du sang réputé de Denver
, mais souhaitant rester anonyme (en fait
John Altshuler), qui réalise une autopsie de l'animal.
Celui-ci constate l'absence surprenante du contenu attendu des boîte cranienne et cavité abdominale, indiquant à l'Associated Press que l'absence d'organes (y compris du cœur) dans cette dernière est totalement inexplicable puisqu'il n'y a aucun signe d'entrée dans le corps du cheval. Mais alors que ce genre d'absence a déjà été rapportée dans d'autres pays, c'est l'absence tout élements dans la colonne spinale qui l'intrigue le plus. Enfin, comme pour confirmer le lien de l'incident avec les ovnis, le pathologiste, de retour au ranch et en compagnie de tout de groupe du ranch, observe 2 objets volants non identifiés alors qu'ils se tiennent sous le porche.
En examinant au microscope des échantillons de tissus prélevés sur la dépouille de Lady également, il note
une coloration foncée, comme si les parties tendres avaient été decoupées puis cautérisées avec soin... comme si
l'opération avait été réalisée avec une instrumentation laser ultra-moderne
.
Sous la pression du public, Craig s3Craig, R. : "Snippy's Ascent To Heaven" in "The Will To Believe", UFOs - An Insider's View of the Official Quest for Evidence, pp. 117-121 et Frederick Ayer s4Ayer, Wadsworth: "Case 32 : Horse Death", Scientific Study of Unidentified Flying Objects, p. 344 se décident à venir enquêter sur les lieux. Ayer rapporte que la prétention de radioactivité est fausse et que l'examen des "broussailles écrasées" n'est plus vraiment faisable étant donné toutes les personnes ayant piétiné les lieux depuis plus de 1 mois.
Il demande l'assistance d'un autre expert pour examiner la carcasse, en la personne du Dr. Robert O. Adams, chef de la chirurgie à la Faculté de Medecine Vétérinaire de l'Université d'Etat du Colorado. Sur la carcasse considérablement décomposée, Adams déclare trouver des éléments indiquant que Snippy a souffert d'une infection sérieuse du train arrière qui a pu causer la mort de l'animal. Également, la gorge de l'animal aurait été coupée avec un couteau dans un ultime acte de pitié.
Selon lui, une fois la gorge tranchée, les oiseaux auraient très bien pu décharner la tête entière de l'animal. Egalement, l'absence de tissu nerveux dans la boîte cranienne, de corde spinale et de viscères de la cavité abdominale est normale et en fait une condition attendue plusieurs semaines après la mort puisque, indique-t-il, ce sont les premiers tissus à se décomposer.
En dépit de cela, une lettre d'information du comité NICAP du Massachusetts indique 4 mois plus tard :
Le NICAP a informé le Président n3Du comité du NICAP local à travers la lettre d'information d'affilié/sous-comité que plusieurs aspects curieux sont sortis d'études universitaires du cas de "Snippy le Cheval" (voir p. 4, The UFO Investigator, vol. 4, n° 2, octobre 1967). Ces aspects incluent : que les os du cheval se sont réduits en poussière, que des portions de la chair du cheval étaient cuits, que la queue de l'animal luit dans la nuit et qu'une substance noir semblable à du goudron sous la carcasse qui s'est changée en une poudre blanche contient des organismes vivants indéterminés.
Le squelette de "Snippy" est pourtant encore là, bien solide. en , le docteur Wallace Leary, vétérinaire et propriétaire d'un magasin de cadeaux à Alamosa, achete son corps.
Il l'autopsie à son tour, confimant au passage que "Snippy" est bien une jument et pas un hongre. Il observe
également 2 perforations par balle
de calibre .22, dans la cuisse droite et le bassin gauche, selon Leary très
probablement liées
à l'infection que le docteur Adams avait notée. Convaincu qu'on a tiré sur "Snippy", Leary
imagine que l'animal a dû galoper jusqu'à épuisement et se jeter dans une clôture de fils barbelés, qui lui avait
infligé ses blessures.
Par la suite Leary fait bouillir les os du squelette pour les blanchir et les assemble pour les exposer. Craig en voit même le résultat à la télévision.
Jusqu'à en , des résidents de la région déclarent que l'herbe n'a pas repoussé à l'endroit où se trouvait le corps.
Au bout d'un moment Leary veut de débarasser du squelette et Hobey Dixon, un professeur de biologie de la Faculté d'Etat d'Adams, le transporte de la clinique vétérinaire au département de biologie de la faculté qui le stocke.
Dans un souci de rendre "Snippy" visible du public, le squelette est ensuite confié à la Chambre du Commerce d'Alamosa qui l'expose jusqu'à ce que, les os commençant à se déteriorer, on souhaite s'en débarasser.
Herman Doty Sr. les sauve des ordures pour les placer dans sa propre collection d'objets de la Vallée de San Luis. Les os restent dans un rangement de son jardin pendant 12 ans.
Un beau jour Catherine, la femme de Doty, décide qu'ils devraient être confiés (de nouveau) à la Faculté pour être accessibles au public, qui l'installe au milieu des années 1970s son Musée Luther Bean, en faisant une des premières attractions touristiques de la ville s6Winget, Larry: "Famous 'Snippy' skeleton to be auctioned on eBay".
Le musée finit par s'en séparer à son tour dans les années 1980s, et "Snippy" est récupéré par Carl Heflin (propriétaire du Narrow Gauge Motel), avec l'aide de Walther Huffman (résident de Blanca). Les os, répartis dans 26 boîtes, reposent longtemps dans un vieux hangar.
A la mort de Heflin en , son représentant légal propose de mettre le squelette aux enchères. Il est alors confié à Frank Duran, un spécialiste du marketing de Dell's Insurance à Alamosa, qui le place sur E-Bay entre le , avec un prix de réserve de 50000 $. Divers citoyens de la Vallée de San Luis protestent, dont les descendants de Harry King s7Winget, Larry: "Snippy's skeleton ownership questioned". Cette enchère ne sera cependant pas atteinte.