La production d'énergie électrique par fission nucléaire "induite" n1Par
opposition à la fission"spontanée" de noyaux trop lourds qui ne nécessite pas d'intervention extérieure
consiste à :
envoyer un neutron (ralentis par un modérateur -- eau, graphite) sur un noyau atomique lourd
(d'uranium 235 s1Seul isotope fissile naturel, de plutonium 239) pour le scinder
(scission), ce qui génère :
d'autres neutrons (2 ou 3), ce qui permet de créer une réaction en chaîne
La chaleur (énergie thermique) générée alors transférée via un fluide caloporteur (eau
pressurisée ou bouillante, gaz, sodium ou sel fondu, selon la technologie) vers une turbine et son alternateur
pour produire de l’électricité.
Centrales
Les unités de production d'électricité par fission nucléaire peuvent comporter plusieurs réacteurs (ou
"tranches").
1ʳᵉ génération
Ils utilisaient comme combustible de l'uranium naturel (non enrichi) :
RCG où le fluide caloporteur est un gaz, le CO2. Porté à
haute température, il alimente directement la turbine sans échangeur intermédiaire. Le combustible est un
uranium enrichi et le modérateur est le graphite.
UNGG : réacteur modéré au graphite et refroidis
par gaz carbonique
AGR.
HWGCR : dans ces réacteurs, l’eau lourde est
modérateur et caloporteur. Cette eau "lourde" est une combinaison d’oxygène et de deutérium. Elle absorbe moins
les neutrons que l’eau "ordinaire", ce qui permet d’utiliser l’uranium naturel comme combustible, sans avoir à
l’enrichir.
RBMK (Réacteur de grande puissance à tube de force)
: Réacteur à eau légère et modérateur graphite. Utilise de l’uranium faiblement enrichi comme
combustible, de l’eau légère (normale) comme caloporteur et du graphite comme modérateur. Ce réacteur ne
nécessitant ni enrichissement massif, ni eau lourde a aussi pour particularité de produire une grande quantité
de plutonium (utilisé dans la fabrication de certaines armes nucléaires), ce qui a motivé son développement par
l'Union Soviétique.
2ᵉ génération
Il utilisent comme combustible de l'uranium enrichi :
REP, Réacteur à Eau Pressurisée où l’eau est à la fois modérateur et caloporteur. Elle est maintenue
sous pression, pour maintenir son état liquide même à une température de 300°C. Les paliers REP sont :
CP0 et CPY à 900 MWe
P4 et P'4 à 1300 MWe
N4 à 1450 MWe
REB, Réacteur à Eau Bouillante où l’eau circulant dans le cœur est, comme dans les REP, caloporteur et
modérateur. Mais contrairement au réacteur à eau pressurisée, l'eau de refroidissement est vaporisée dans le
cœur et passe directement dans la turbine, sans circuit secondaire. L’enceinte de confinement empêche la
dissémination de produits radioactifs en cas d’endommagement du cœur.
RMBK OPB-82
3ᵉ génération
Ces réacteurs ne représentent pas de "saut technologique" par rapport à la génération précédente, mais plutôt
l’intégration du retour d’expérience de l’exploitation des réacteurs de 2ᵉ génération en matière de
sûreté
et de performance.
EPR : Meilleure disponibilité (notamment pour la maintenance),
plus grande puissance (1650 MWe) qui permet de réaliser des économies d’échelle, durée d’exploitation d’au moins
60 ans, meilleur rendement avec une réduction de 10 % de l’utilisation du combustible, réduction du volume des
déchets à vie longue de 30 %.
RMBK OPB-88
4ème génération
Ces réacteurs ont la particularité consommer l’intégralité du combustible nucléaire (uranium et plutonium) et de
réduire d’autant le volume et la toxicité des déchets radioactifs grâce à la transmutation.
RNR (surgénérateurs) : Réacteur à Neutrons Rapides utilisant un combustible fortement enrichi associant
de l’uranium et du plutonium sous forme d’oxyde (combustible de référence), de carbure, de nitrure ou encore
d’alliage métallique. Ces réacteurs n'utilisent pas de modérateur, cherchant ainsi à exploiter de façon la plus
complète le potentiel énergétique du combustible. Le fluide caloporteur peut être :
En tant qu'énergie non renouvelable, l'énergie
nucléaire dépend de stocks d'uranium sur la planète.
En France, EDF s'approvisionne en uranium :
à 40% auprès d' AREVAOrano
. Implantée dans toutes les grandes zones de production (sauf l’Australie), son portefeuille diversifié assure à
la France des réserves correspondant à 28 ans de consommation du parc nucléaire actuel
à 60% auprès d'autres fournisseurs
Répartition
Les gisements les plus importants se trouvent sur les 5 continents :
Afrique : Niger (Akoutaexploité par la Cominak
devenue trop chère
, Arlit exploité par la Somaïr, bientôt Imouraren), Désert du Namib (Namibie), Gauteng (Afrique du Sud) (BRICS)
Asie : KazAtomProm et Katco exploitant les mines de Muyunkum et Tortkuduk (Kazakhstan), Outchkoudouk (Ouzbékistan), Chine
(Hunan, Fujian, Yunnan, Xinjiang, Shaanxi, Liaoning)
(BRICS), Mongolie
Europe : Ukraine (VatutininskiIngulskyi), Rosatom
exploitant Krasnokamensk (Russie), BRICS)
Cet atout permet de limiter les risques géopolitiques liés à cette ressource.
Quantité
L'uranium est le 48e élément naturel le plus abondant dans la croûte terrestre, son abondance est supérieure à
celle de l'argent, comparable à celle du molybdène ou de l'arsenic, mais 4 fois inférieure à celle du thorium. Il
se trouve partout à l'état de traces, y compris dans l'eau de mer.
Les stocks d'uranium identifiés à ce jour représentent au moins 200 ans de consommation au rythme actuel. Ils
peuvent être répartis en différents groupes :
5,9 Mt dont le coût d’extraction est < 130 $/kg (100 ans de consommation au rythme actuel)
7,63 Mt de réserves (prouvées ou induites) dont le coût d’extraction est < 260 $/kg (encore non exploité)
3 164 t de stocks, récupération ou retraitements de déchets
10,6 Mt des ressources dites pronostiquées ou spéculative
En France, l’exploitant détient en outre sur le territoire des stocks stratégiques correspondant à 3 à 5 années
de consommation.
s3AIEA
Coût
Approvisionnement
Compte tenu du prix de l’uranium naturel sur les marchés, le montant des importations françaises d’uranium peut
être estimé entre 500 millions € et 1 milliard €/an.
Le minerai doit ensuite subir des transformations (conversion, enrichissement, fabrication) qui représentent 2/3
du coût total de production du combustible./p>
Le coût de cet uranium naturel constitue in fine 5% du coût de production du kWh nucléaire.
Maintenance
En France les centrales nucléaires sont conçues pour fonctionner au moins 40 ans, puis leur autorisation de
fonctionnement est renouvelée tous les 10 ans tant que les visites décennales de l'ASN se révèlent positives (ces dernières ont un coût d'arrêt des
tranches le temps de la visite).
Grand carénage
en EDF propose un programme d'amélioration du parc nucléaire installé afin de garantir la
prolongation de son fonctionnement (ce qui sera moins coûteux que de construire de nouvelles centrale).
en , suite à l'incident de Fukushima, est aussi intégré à ce programme une série
d'améliorations visant à éviter ce type d'incident à l'avenir (estimées à 10 milliards € supplémentaires).
en EDF estime le coût à 55 milliards € depuis en jusque en . Ce coût est toutefois ré-estimé à 90, voire 100 milliards € jusque en par d'autres
observateurs s4Iris Borel: "Le grand carénage d’EDF coûterait le double,
Techniques de l'ingénieur, 2016-02-10.
Rendement
Le rendement se calcule sur les étapes suivantes :
à partir du combustible, la réaction de fission nucléaire produit de l'énergie thermique (chaleur). La fission
de 1 g d'uranium produit plus de chaleur que la combustion de 1 t de pétrole.
33% de cette chaleur est convertie en énergie cinétique (turbine)
l'énergie cinétique est convertie en énergie électrique (alternateur)
Impact
GES
Les centrales nucléaires émettent beaucoup moins de CO2 que les centrales à énergie fossile, même en comptabilisant les émissions dans les mines d’uranium.
Déchets
Le combustible utilisé par la fission nucléaire implique des "déchets" plus ou moins radio-actifs. On distingue
les déchets de :
faible activité
haute activité, 1 milliard de fois plus radioactifs que ceux de faible activité. Ils sont toutefois moins
nombreux.
En France, les déchets nucléaires sont inventoriés par l'ANDRA.