Velikovsky naît en à Vitebsk (Russie). Après des études de médecine (en partie suivies à Montpellier), il retourne exercer à Moscou. Il émigre ensuite en Palestine où il vit jusqu'en 1939 avant de s'établir à Princetown (USA). Ses travaux, en tant que psychiatre, portent sur le phénomène de l'amnésie collective.
en , Velikovsky compare les chronologies des civilisations égyptienne et hébraïque. Ces 2 civilisations, contemporaines, lui semblent en effet avoir peu d'événements en commun. Il décide de prendre comme point de repère l'Exode, et s'attache à retrouver cet événement dans l'histoire de ces 2 civilisations. Celui-ci ne doit pas passer inaperçu : l'égypte est dévastée. Le peuple hébreu, réduit en esclavage, en profite pour s'enfuir ; il croise un autre peuple, en route vers l'Égypte, qu'il envahi et asservi, lui imposant une chape d'obscurantisme et d'oppression de plusieurs siècles. Selon son livre s1Velikovsky, E.: Ages in Chaos, 1949. Traduit Le désordre des siècles, il y aurait un décalage de 7 siècles entre les événements relatés dans chacune des 2 chronologies. Allant plus loin dans sa démonstration, l'Exode serait selon lui la conséquence d'une catastrophe planétaire, dont les traces se retrouveraient dans toutes les civilisations : la Chine (dynastie des Yao), la Polynésie, chez les Indiens d'Amérique du Nord comme du Sud, les peuplade du nord de l'Europe, les Celtes, en Inde et chez les aborigènes d'Australie. Il démontrerait ainsi l'universalité du cataclysme.
en , il publie sa théorie dans un livre s2Velikovsky, E.: Worlds in collision, 1950. Traduit Mondes en Collision, Stock, 1951 dans lequel il développe l'idée que la plupart des phénomènes extraordinaires dont nous avons trace par des écrits comme la Bible, ont été causés par des objets cosmiques. En particulier, il imagine qu'un corps de la taille d'une planète, qu'il appelle "comète", a été, il y a 3500 ans, expulsé du système de Jupiter vers les planètes interieures. Les errances de cette "comète" expliquent, selon lui, l'ouverture de la mer devant Moïse, ou bien la suspension de la rotation de la Terre ordonnée par Joshua. Après moultes divagations, cette "comète" aurait fini par trouver une orbite stable, et serait devenue la planète Vénus.
De tels grands bouleversements ayant affecté la Terre expliqueraient ainsi nombre d'autres évènements tels que l'extinction brutale d'espèces entières pourtant adaptées à leur milieu (comme le mammouth), et dont les derniers auraient été relativement récents. Les grandes civilisations de l'Antiquité auraient ainsi été témoins et victimes de ces catastrophes. Certaines se seraient effondrées (Minoenne, Crétoise), d'autres y auraient survécu (Phénicienne, égyptienne, Grecque) ou en auraient émergé (Carthage, Rome).
Velikovsky argue aussi que les traces de ces bouleversements seraient présentes :
Velikosky attribue les causes de ces bouleversements à des influences extérieures : météorites, comètes, planètes. Lors de l'approche de ces corps, les tensions exercées sur l'écorce terrestre seraient énormes, allant jusqu'à entraîner le basculement des pôles : des montagnes auraient surgi alors que des régions entières s'effondraient provoquant de gigantesques raz de marée ; les forêts primaires se sont embrasées et leur ensevelissement quasi immédiat pourrait être à l'origine de la formation du charbon. Ces phénomènes, très intenses aux ères géologiques, ont été en diminuant. Les 2 derniers bouleversements seraient situés, l'un aux alentours de 1500 avant J.-C. (Exode), l'autre aux 8ᵉ/7ème siècles avant J.-C.
Selon Velikosky, la nature tendant vers l'équilibre, les impacts de toutes ces catastrophes iraient diminuant.
Le livre est le sujet de maintes controverses s3Stecchini, Livio C.: "'The Inconstant Heavens", American Behavioral Scientist, septembre 1963.
On parle de thèses totalement ridicules (...) qui ne respectent aucune loi physique
s4Rabinowitch, Eugene: Lettre à H. H. Hess, Bulletin of the atomic Scientist, 9 septembre 1964.
Cette théorie, malgré son argumentation (notamment le fait que les astronomes babyloniens établirent plusieurs
calendriers successifs différents et que seul le dernier corresponde à notre configuration du ciel, venus
compris), lui vaut les foudres de certains scientifiques. Victime d'un ostracisme généralisé durant les années
1950s et 1960s, il connait un certain retour en grâce dans les quelques années précédant son décès de part les
découvertes des astronomes, et certains suggèrent que Velikovsky pourrait bien avoir
raison
s5Kolodiy, George: "Velikovsky: Paradigms in Collision", Bulletin of the atomic Scientist, 1975, 31, 2, pp. 36-38.
En effet, malgré l'absence manifeste de base physique à sa théorie, plusieurs
idées générales originales postulées par Velikovsky en 1950 sont aujourd'hui acceptées par la science : notamment l'importance des phénomènes catastrophiques dans l'histoire et
l'évolution (par exemple, la disparition des dinosaures), ou bien encore que l'interaction électromagnétique joue
un rôle non négligeable dans la dynamique des systèmes stellaires.
à son sujet, et celui de son bannissement de la communauté scientifique, Carl Edward Sagan, qui sera l'un de ses principaux contradicteurs, dans le 4ème épisode de sa série Cosmos, aura les mots suivants :
Le plus navrant dans l'affaire Velikovsky n'est pas que ses idées aient été fantaisistes, discutables ou manifestement contraires aux faits. C'est que certains scientifiques aient essayé de le censurer. Si la mise à l'index d'idées dérangeantes est courante en religion ou en politique, ce n'est pas le chemin vers la connaissance et ce genre de pratique est indigne de la véritable science. Nous ne savons pas a priori d'où les prochaines découvertes fondamentales au sujet de notre Système solaire proviendront, et l'histoire montre clairement qu'à différentes époques les idées les mieux acceptées ont souvent été fausses ― et que les conceptions les plus révolutionnaires peuvent provenir de n'importe où.
Au début de en ses théories sont de nouveau examinées par des scientifiques s6DeForest, Paul H.: "A Review of Scientists Confront Velikovsky", edited by Donald Goldsmith in The Bulletin of the Atomic Scientists, janvier 1979. Il meurt en .