Spaatz naît à Boyertown (Pa.) le . Adolescent, alors que son père souffre de brûlure suite à un incendie et ne peut plus travailler au journal familial, il fait marcher l'entreprise, faisant tout de la vente à la composition du lettrage à la main.
en il entre à l'Académie Militaire américaine de West Point pour 4 ans mais, peu intéressé, reste mauvais dans beaucoup de matières, indiscipliné, et donc très mal noté. Les 4 années qu'il y passe produiront en lui un dégoût définitif pour l'éducation militaire professionnelle. Durant le reste de sa carrière, il n'intègrera d'écoles militaires que lorsqu'il ne pouvait pas l'éviter ou en tout dernier recours.
Après son année d'infanterie, Spaatz part en entraînement de vol dans le champ de l'Ile du Nord de San Diego, le le . Durant son vol son moteur tombe en panne, mais il parvient à atterrir sain et sauf.
Sa première réelle affectation de pilote arrive en . Il fait partie du 1er escadron aérien.
en , Spaatz est promu major. Les Etats-Unis viennent de rejoindre les alliés dans la première guerre mondiale un mois plus tôt et il part en Europe, étant l'un des 65 officiers pilotes dans l'Armée. Il arrive en France en septembre, et commande le 3ᵉ Centre d'Instruction d'Aviation en novembre à Issoudun.
Il devient lieutenant-colonel en . en , peu de personnes arrivant à prononcer correctement son nom (la bonne manière est "spots" et non "spats"), il y ajoute un "a" supplémentaire, sans succès.
Vétéran de la première guerre mondiale, Spaatz est Chef des Forces Stratégiques de l'USAF en Europe. Après la fin de la guerre en Europe, il commande les forces aériennes dans le Pacifique, dirigeant les bombardements, y compris atomiques, sur les villes japonaises.
En tant que général Commandant de l'USAAF, Spaatz reçoit le le , un ordre top-secret du général Thomas T. Handy, directeur du Département de la Guerre. L'ordre, préparé par le général Leslie R. Groves, chef du projet Manhattan, indique :
Le 509ᵉ Groupe Composé, 20ème Air Force délivrera sa première bombe spéciale dès que la météo permettra un bombardement visuel après le sur l'une des cibles: Hiroshima, Kokura, Niigata et Nagasaki.
Spaatz insiste pour une autorité écrite en raison du poids moral qui pèse alors sur lui : Si je vais tuer une
centaine de milliers de personnes, je ne vais pas le faire sur des ordres oraux. Je veux un papier.
À l'époque la Guerre Froide commençe et le gouvernement US est particulièrement préoccupé par le développement d'un dispositif atomique par les Soviétiques. Les frontières de l'URSS étant fermées, le gouvernement US pense à développer sa capacité à détecter des explosions nucléaires depuis une longue distance. C'est le début du projet Mogul, qui est alors secret. Un projet de détection acoustique à basse fréquence à l'aide de ballons fut présentée à Spaatz en par le docteur Maurice Ewing de l'Université de Columbia comme une solution potentielle (la détection atmospherique de vague de pression de basse fréquence avait été étudiée dès en ).
Durant les 2 années qui suivent la fin de la guerre, Spaatz milite avec d'autres pour l'indépendance de l'USAF, au même rang que la Marine et l'Armée de terre. Ses efforts aboutissent le quand, dernier général commandant de l'USAAF, il devient le 1er chef d'état-major de l'USAF.
le le Secrétaire à la Défense James Forrestal affecte les responsabilités principales de la défense aérienne pour l'USAF et le 30 Avril, Hoyt Vandenberg est nommé Commandant de l'USAF, succèdant ainsi à Spaatz.