Les premières mutilations en Arkansas furent signalées dans le comté de Benton (Utah) en . À la fin de l'année, plus de 20 incidents avaient été signalés dans cette région.
en , des signalements de mutilations commençèrent à arriver d'autres parties de l'état. Pour aider à gérer la situation, la police d'État de l'Arkansas nomma le sergent Doug Fogley pour coordonner l'enquête dans tout l'état sur ces incidents.
en de cette année-là, le sergent Fogley, avec un autre officier local des forces de l'odre, témoigna à l'audition du sénateur Schmitt's à Albuquerque qu'il y avait eu 28 mutilations en Arkansas, toutes étant des cas "confirmés". Des mutilations continuaient à être rapportées dans tout l'état. en , le problème fut considéré si sérieux que l'Association des Bétailliers de l'Arkansas annonça qu'elle offrait une récompense de 1000 $ pour des informations menant à l'arrestation et la condamnation des personnes responsables d'avoir mutilé du bétail à Benton et dans les comtés de Franklin.
Cet automne-là, cependant, eurent lieu de nouveaux développements qui compromirent sérieusement la validité de nombreuses déclarations officielles qui avaient été faites sur ces cas en Arkansas.
Le le , le sergent Fogley m'informa que l'officier des forces de l'ordre qui avait enquêté sur
le plus grand nombre de mutilations de bétail en Arkansas avait été licencié par son agence, suite à une suspension de
30 jours. Le facteur sous-jacent à sa révocation, selon Fogley, était son incapacité à dire la vérité
— une incapacité
particulièrement évidente dans les rapports officiels qu'il avait soumis sur les mutilations de bétail.
Le sergent Fogley précisa qu'il avait depuis déterminé que les rapports remplis par son ancien officier contenaient des inexactitudes grossières et des déclarations délibérément fausses. Comme exemple, Fogley cita le cas d'une vache qui avait été trouvée reposant sur son ventre, ses jambes allongées sur les côtés, et que sa tête s'étendait droit devant son corps. Le rapport indiquait que ses pattes étaient cassées, ce qui, selon le sergent Fogley n'était tout simplement pas vrai.
Le sergent Fogley me dit aussi être préparé à informer les médias que la Police d'Etat de l'Arkansas avait tiré des
conclusions invalides sur les mutilations de bétail — des
conclusions qui avaient été basées sur les rapports fournis par des officiers des forces de l'ordre qui contenaient
des informations fournies délibérément fausses
.
Le sergent Fogley maintint que les autorités de l'Arkansas sont maintenant convaincues que plus de 98 % des mutilations d'élevages signalées dans l'état sont l'œuvre de charognards aidés par la décomposition normale de la carcasse. Il admit que des cultistes ou des personnes recherchant de la publicité pourraient être responsables de certains des incidents. Cependant, même si c'était le cas, il précisa que le pourcentage impliqué serait extrêmement faible par rapport au nombre total des mutilations signalées.
Nombre des observations du sergent Fogley furent par la suite documentées dans une étude menée cet automne par le Dr. Nancy H. Owen, une anthropologue de l'Université de l'Arkansas. L'étude du Dr. Owen est intéressante en ce qu'elle aide à dissiper nombre des mythes — certaines ayant largement circulé — entourant les cas de l'Arkansas.
Une des découvertes ayant reçu le plus de publicité en Arkansas, et qui évoqua un intérêt considérable au Nouveau- Mexique, fut la découverte de drogues dans certains des animaux du comté de Benton.
Owen s11980: 15 confirme cette découverte par l'observation suivante :
Des analyses réalisées par le Laboratoire de Diagnostic Animal à l'Université d'état de l'Oklahoma révélèrent la présence de drogues chez 3 animaux — de la succinycholine chez le cheval, de la santonine chez un taureau de 1 an, et de la mescaline chez un jeune taureau.
Une enquête plus poussée révéla que 2 de ces drogues avaient un usage vétérinaire :
La santonine est utilisée comme vermifuge. Une drogue assez dangereuse, elle n'est plus sur le marché. Cela ne veut pas dire qu'elle n'est plus disponible localement, de nombreux résidents plus âgés du comté de Benton effectuant leur propre travail vétérinaire à l'aide de fournitures qu'ils ont chez eux.
La succinycholine, précise-t-elle, est utilisée comme relaxant musculaire, un élément d'information intéressant
au regard du fait que le rancher avait castré le cheval le matin précédent
.
De manière intéressante, le rapport de cet incident circula dans la portion des forces de l'ordre de la conférence du 1979 du sénateur Schmitt comme exemple d'une "mutilation classique". Les faits de ce cas sont les suivants :
Un poulain, âge de 18 mois, pensant 800 livres, fut castré vendredi matin par le propriétaire, et le cheval fut signalé avoir été observé la nuit de vendredi se tenant près d'une clôture. Le cheval fut trouvé mort le matin suivant par le propriétaire.
En inspectant l'animal, les officiers enquêteurs découvrirent que tous les organes reproducteurs avaient été enlevés, ainsi que la langue. Cela avait été fait chirurgicalement avec précision. Aucun sang n'était visible sur les lieux de la mort — aucun signe de lutte de l'animal n'était apparent. Il y eut une petite quantité de sang trouvée sur la patte arrière de l'animal. Aucune blessure apparente ne fut observée de manière externe. L'animal montra des signes de broutage apparent juste avant la mort, car il avait de l'herbe fraîche dans la bouche, et elle était coincée dans ses dents.
Le Dr. Gary France de la Clinique Veterinaire de Pearidge fit un examen postmortem. Il prit aussi des échantillons de tissu et de sang et les transmit au Laboratoire de Diagnostic de l'Université d'état de l'Oklahoma. Le rapport vétérinaire indiqua que les testicules avaient été enlevés à l'anneau inguinal externe, avec une quantité minimale de sang tachant le tissu environnant — pas de découverte majeure depuis que le cheval avait été castré. Le pénis avait été endommagé à peu près au milieu du pelvis. Un site possible d'injection fut remarqué dans la zone mi-cervicale droite au-dessus de la veine jugulaire droite. Le rapport indique aussi que la cavité abdominale était remplie d'à peu près 4 gallons de sang, dont une partie avait coagulé.
Le rapport officiel contient aussi un rapport de laboratoire du Laboratoire de Diagnostic de Maladie Animale de l'Université d'état de l'Oklahoma, qui confirme la présence d'une concentration significative de succinylcholine dans l'échantillon de sang. Aucune information supplémentaire ne fut présentée dans le rapport officiel.
Je décidais d'enquêter plus avant sur cet incident moi-même. Le le , je demandais à Doyle Potter,
un pharmacien de Santa Fe, de me fournir des informations sur la succinycholine. En
particulier, je lui disais que je voulais savoir s'il y avait une raison quelconque pour que l'on trouve une telle
drogue dans un cheval. Potter m'informa que la succinylcholine était un relaxant musculaire largement utilisé dans
tous les Etats-Unis lors de la castration des chevaux. Il dit que la drogue, qui était généralement administrée par
une injection, était relativement instable en ce que savoir combien il fallait en utiliser, et combien de temps cela
allait mettre à terre un gros animal, était un système au petit bonheur la chance
. Potter informa que
l'individu procédant à la castration devait être très compétent, parce que s'il ne savait pas ce qu'il faisait, le
cheval pouvait se lever au milieu de l'opération et potentiellement saigner jusqu'à en mourir.
Le le , je discutais de cet incident avec Dr. Albert E. McChesney, directeur du Centre de Diagnostic Animal à l'Université d'état du Colorado. Il m'informa que la succinylcholine se métabolise très rapidement dans le corps, et qu'elle est donc relativement difficile à identifier. Il déclara que le seul fait que cette drogue a été détectée dans le cheval, indique que l'animal devait en avoir reçu une forte surdose, ce qui, selon lui, aurait sans doute provoqué la mort de l'animal.
J'ai par la suite communiqué avec le Dr. France, le vétérinaire qui réalisa l'examen postmortem. Il m'informa que dans son observation finale, le cheval avait été "mis à terre" par une surdose de succinylcholine. De manière intéressante, lorsqu'il fut interrogé plus tard par le Dr. Owen le , le Dr. France déclara qu'il ne savait pas que le cheval avait été castré :
De ce que j'ai compris, c'était un étalon. Vous êtes le premier à m'indiquer qu'il avait été castré le jour d'avant.
En bref, les faits suggèrent fortement que le cheval avait accidentellement reçu une surdose de la part du rancher effectuant la castration et que cela contribua à la mort de l'animal.
La mescaline, la 3ᵉ drogue trouvée dans un animal de l'Arkansas, contrairement aux 2 autres, n'a pas d'usage vétérinaire connu. Il s'agit plutôt d'un dérivé alcaloïde du cactus peyote accessible aux animaux en pâturage dans la région de l'Arkansas. Une autre explication possible à la présence de cette drogue fut suggérée au Dr. Owen dans une interview avec le propriétaire de l'animal. Ce dernier se plaint auprès d'elle qu'il suspectait que des "hippies" campent sur sa propriété. Il devrait être remarqué que la mescaline ainsi que la plante peyote d'où elle est couramment dérivée, est une drogue hallucinogène largement utilisée. L'une ou l'autre des explications pourrait très bien expliquer la présence de mescaline chez le jeune taureau, car comme le précise le Dr. Clair Hibbs s21974, les élevages ont la mauvaise habitude de manger n'importe quoi, y compris des poisons et des anti-coagulants s'ils sont laissés sans surveillance dans des zones qui leur sont accessibles.
2 autres incidents discutés par le Dr. Owen ont des parallèles intéressants avec le Nouveau-Mexique. Comme les marques de crampons signalées sur certains animaux mutilés à Dulce, des marques de cordes furent découvertes autour d'à la fois les jarrets arrières d'un veau mutilé trouvé dans le comté de Benton (Arkansas). Le rapport officiel indique que bien que l'animal fut découvert à moins de 75 pieds de la maison du propriétaire, des éléments indiquaient qu'il avait été traîné sur 1/4 de mile depuis le pâturage plus bas où il était apparemment mort. Comme les marques de crampons signalées au Nouveau-Mexique, cette découverte a aussi été citée comme une preuve flagrante que des mutilations d'élevages sont réalisées par une organisation sophistiquée.
Une enquête plus poussée du Dr. Owen, cependant, produisit une explication assez ordinaire à la présence de ces marques.
En interrogeant le propriétaire, le mystère fut rapidement éclairci. Il me dit qu'un jeune garçon, qui exerce régulièrement ses chevaux, avait découvert le veau mort un jour où il chevauchait dehors. Pour faire un geste pour le propriétaire, il traîna le veau jusqu'à la maison de sorte qu'il puisse le trouver. Le garçon avait oublié d'informer le propriétaire de ce qu'il avait fait jusqu'à quelques jours plus tard. Entretemps, le bureau du sheriff avait déjà enquêté sur l'incident s3Owen 1980: 16.
L'autre incident avec des parallèles intéressants au Nouveau-Mexique est la prétendue découverte d'une vache trouvée
morte et mutilée en plein dans la grange du fermier. Le bureau du sheriff, comme le précise le Dr. Owen, a
effectivement une photographie d'une vache morte dans une grange, une photographie montrée à la télévision plusieurs
fois comme preuve flagrante des grandes capacités des "mutilateurs" à réaliser leur travail sans être détectés
.
Cependant, une enquête plus poussée révéla encore une fois que même cet incident mystérieux avait une explication logique, puisque comme le précise le Dr. Owen, l'animal dans cette photographie n'avait pas été tué et mutilé mystérieusement :
Elle fut trouvée malade dans le pâturage par le propriétaire, qui la déplaça dans la grange où elle fut traitée par un vétérinaire local. Elle mourut peu après du charbon bactérien. À peu près au même moment, le même fermier découvrit la carcasse mutilée d'un taureau de 1 an qui était mort depuis plusieurs jours. L'animal fut examiné par le vétérinaire et fit l'objet d'une enquête par des officiers du département du sheriff, qui prirent des photographies non seulement de l'animal, mais aussi de la vache morte dans la grange s4Owen 1980, 15.
Ce cas est intéressant en raison de sa similarité avec un incident qui eut lieu récemment au Nouveau-Mexique. Lors d'une interview récente, un rancher me dit qu'il y a 1 an de cela environ, il avait trouvé son porc de 1 an mort et mutilé dans sa grande fermée. Il me dit que le porc de 150 livres avait 3 trous à côté de son oreille et que l'arrière-train avait été découpé. Il me dit qu'il avait nourri l'animal vers en le soir précédent. Lorsqu'il arriva pour le vérifier le matin suivant, il le trouva mort dans la grange verrouillée. Rien d'autre n'avait été dérangé.
Fâché par l'incident, il appela un responsable de Espanola (Utah) pour enquêter sur l'incident. L'inspecteur, en examinant la carcasse, conclut que l'animal avait été tué par un ours. Cependant, il ne proposa aucune explication quant à la manière dont la carcasse s'était retrouvée dans une grange verrouillée.
Cet incident semblait être déroutant jusqu'à ce que j'interroge le beau-fils du propriétaire. Ce dernier dit qu'il se souvenait assez bien de cet incident. Cependant, il précisa que le cochon n'était pas dans une grange, mais était dans un parc ouvert, qui aurait été facilement accessible à d'autres animaux, dont des ours.
Un autre incident en Arkansas méritant une mention spéciale est le cas de l'animal mutilé où un mystérieux rayon de lumière semble émaner de son torse, comme cela est révélé dans une photographie prise sur les lieux. Cette photographie, selon le Dr. Owen s51980: 14 a été citée comme indice d'un lien possible entre mutilations et ovnis.
La chose intéressante à propos de cette photographie était qu'elle fut montrée dans un documentaire et à une
conférence, qui furent toutes deux couvertes par les médias et télévisées. J'ai assisté à cette conférence qui se tint
à Little Rock (Arkansas), et observais aussi cette photographie. Il fut déclaré lors de la présentation que ce
mystérieux rayon de lumière, dit être invisible à l'œil nu, apparaissaient aussi dans d'autres photographies prises
sur même animal en utilisant différents appareils et pellicules. Plus tard ce jour-là, dans une conférence privée avec
l'officier des forces de l'ordre qui fit la présentation, je lui suggérais que le rayon de lumière semblait n'être
rien d'autre qu'une étincelle statique
, qui est parfois créée si vous rembobinez la pellicule trop rapidement.
L'étude du Dr. Owen confirma de manière indépendante mes propres observations. Dans son rapport, elle indique avoir,
elle aussi, été curieuse sur la photographie et avoir questionné par la suite le photographe de la police qui avait
fait le cliché. Il lui dit que le rayon de lumière était une étincelle statique
. Il précisa aussi que bien
qu'il ait pris d'autres photographies de l'animal, la fuite de lumière ne parut que dans cette image-là s6Owen 1980: 14.