Au cours de mon enquête d'une année, 27 mutilations ont été signalées dans différentes parties de l'état. Presque tous ces incidents firent l'objet d'enquêtes dans le cadre de l'Opération Mutilation Animale. 12 cas furent pris en charge principalement par des responsables de la Police d'Etat du Nouveau-Mexique, le Comité du Bétail du Nouveau-Mexique, le Département des Jeux et Pêche du Nouveau-Mexique, le Service des Forêts des Etats-Unis et les départements du sheriff du comté, qui me communiquèrent leurs conclusions.
J'ai personnellement mené sur site les enquêtes des 15 incidents restants. Pour chacun de ces incidents, mon 1er objectif fut de déterminer la cause probable de la mutilation. La différence principale entre des mutilations induite par des animaux et des humains étant que ces dernières impliquent l'ablation chirurgicale des parties du corps, il était nécessaire que ce critère soit rempli avant qu'un verdict de causalité humaine puisse être établi. Si un tel verdict avait été atteint, mon objectif suivant aurait été de déterminer la cause de la mort de l'animal.
Cependant, si un examen attentif des lésions révélait des bords irréguliers, des tissus déchirés ou des marques de dents, je serais forcé de conclure que les dommages avaient sans doute été infligés par des animaux et des oiseaux. Si une telle conclusion était atteinte, comme ce fut le cas dans l'ensemble de mes 15 enquêtes, alors que je voyais aucune raison de déterminer la cause de la mort.
Peut-être une analogie aidera-t-elle à clarifier mon raisonnement sur cette question. Durant ma carrière comme agent du FBI, j'ai enquêté sur de nombreux crimes majeurs, donc des vols de banques. En ces occasions, de bonnes procédures d'enquête entraînaient normalement un traitement complet des indices à la banque, y compris le saupoudrage et décollage d'empreintes de doigts et de paume. Cependant, si à l'arrivée à la banque, je découvrais qu'aucun vol n'avait été commis, mais que l'alarme de la banque avait été activée par erreur, une enquête plus poussée n'aurait pas été nécessaire et aurait été un gaspillage. Un cas semblable peut être pour les mutilations suspectées. S'il peut être montré qu'aucune "mutilation" (induite par un humain) n'a eu lieu, alors il ne serait pas non plus nécessaire et autant un gaspillage que d'essayer de déterminer la cause de la mort.
Au début de cette enquête, je n'avais aucune opinion préconçue sur la manière dont cela allait tourner, et anticipant des problèmes de crime très difficile, j'avais cherché l'assistance d'experts dans des domaines spécifiques. Je reçus immédiatement l'assurance d'une pleine coopération de Don Hannah, directeur du Laboratoire Criminel de la Police d'Etat du Nouveau-Mexique. Je savais de par mon expérience passée qu'il avait un groupe d'experts hautement qualifiés dans de nombreux domaines, ainsi que la mobilité nécessaire à cette enquête.
Je fus aussi assuré d'un soutien complet du Dr. James Weston, enquêteur médical en chef de l'état, qui était d'accord, si demandé, pour envoyer par avion une équipe investigatrice d'enquêteurs médicaux sur n'importe quel site et mener une investigation normale de type homicide pour ce projet. Le Dr. Clair Hibbs, directeur du Service de Diagnostic Vétérinaire de l'Etat nouvellement formé, indiqua aussi que lorsqu'il est disponible, il souhaiterait rejoindre cette équipe d'enquêteurs médicaux et apporter son expertise sur le terrain. Je reçu des offres semblables de soutien de nombreux experts liés à l'Université du Nouveau-Mexique, qui souhaitaient voyager sur le site pour contribuer avec leurs services si nécessaire.
Cependant, j'assurais tous ces professionnels que, sachant pleinement combien leur temps était précieux, et étant bien conscient de leurs plannings exigeants, je ne gaspillerais jamais leurs talents ou leur temps pour simplement des besoins de facade. Au contraire, je les informais que je ferai de mon mieux pour visiter un site, et ne faire appel à leur expertise que si nécessaire. J'ai expliqué que cela a été ma relation de travail avec les experts associés au Laboratoire du FBI durant ces 28 dernières années, et je ne voyais aucune raison de changer de politique.
Comme ce sera révélé par mes commentaires et photographies concernant les incidents qui suivent sur lesquels j'ai enquêté, à aucun moment je n'ai ressenti le besoin de faire appel à une participation sur site de ces experts. J'ai bel et bien, cependant, consulté nombre d'entre eux et cherché leur conseil et orientation au cours de ce projet. Je reconnais ici une gratitude totale pour leur splendide coopération.
Dans les pages qui suivent, les 15 incidents sur lesquels j'ai personnellement enquêté sont décrits en premier. Lors de ces enquêtes, j'ai pris plus de 250 diapositives à haute définition, à l'aide d'un appareil Olympus OM-10. Ces diapositives sont aujourd'hui conservées dans mes dossiers. Certaines des plus pertinentes ont été reproduites en photographies noir & blanc, et sont incluses dans ce rapport pour offrir une illustration de points particuliers. Le chapitre conclut avec une description des 13 incidents ayant fait l'objet d'enquêtes pour ce projet par d'autres agences.