J'ai quitté le FBI en et peu après ai assumé le rôle de directeur des enquêtes de l'Opération Mutilation Animale. À cette époque, je ne connaissais pas grand-chose sur les mutilations de bétail, bien qu'ayant lu des récits du phénomène dans les journaux. Cependant, dès le début, je décidais d'être très prudent dans mes commentaires aux médias, une politique que j'avais adopté lors de mes années comme agent du FBI. Je ne pense pas qu'une enquête professionnelle devrait être sujette à une influence possible des médias. L'Opération Mutilation Animale étant une enquête de maintien de l'ordre, je pensais qu'il était sage d'adopter une politique semblable.
Egalement, je ne voulais pas fournir par inadvertance des informations incomplètes, erronées, trompeuses ou irresponsables au public à travers les médias. Après avoir examiné une collection de coupures de presse, je me dis que trop de déclarations irresponsables avaient déjà était faites sur les mutilations de bétail. J'appris aussi que dans d'autres états, les médias avaient joué un rôle majeur pour alarmer les ranchers et fermiers au point que certains d'entre eux forment des comités de vigilance. Je ne voulais pas que ça arrive au Nouveau-Mexique suite à de quelconques remarques de ma part.
À cause des croyances associées au phénomène, je pensais aussi que s'il était rapporté que j'enquêtais sur une "mutilation" — et ne sachant pas comment chacun percevait le mot "mutilation" — le public pourrait interpréter cette déclaration en termes de leurs idées préconçues. De plus, je voulais voir comment les médias couvriraient les incidents sans le bénéfice de mes commentaires. En d'autres mots, je voulais voir si les médias, eux-mêmes, constituaient une partie du problème. La plupart des journalistes, je pense, se préocupent sincèrement de relayer précisément les faits au public ; mais dans le cas des mutilations de bétail, qui savait quels étaient les faits ? C'est ce que je voulais déterminer avant que de quelconques informations soient diffusées aux médias. Maintenant que l'enquête est terminée, je pense que le public a le droit de connaître mes conclusions comme les éléments sur lesquels elles sont basées. Ceci, donc, est l'objectif principal de ce rapport.