Par définition les ovnis existent parce que des signalements d'ovnis existent. Ce qui rend l'ensemble du sujet intriguant est la possibilité que certains de ces signalements ne peuvent être réconciliés avec des explications ordinaires, de sorte qu'une explication extraordinaire sensationnelle puisse être invoquée pour eux. Une discussion plus exhaustive de certaines méprises d'événements ordinaires par le Dr. W. K. Hartmann est donnée dans la section 6, chapitre 2.
Un grand nombre de signalements est facilement identifié avec des phénomènes ordinaires vus dans des circonstances inhabituelles, ou remarqués par quelqu'un étant un observateur inexpérimenté, inepte ou excessivement excité. Parce que de tels rapports sont vagues et imprécis, il est souvent impossible de faire une identification avec certitude.
Ceci donne lieu à une controverse. Dans certains cas, une identification de l'ovni comme étant probablement
un
avion est tout ce qui peut être fait d'après les données disponibles. Après l'événement aucune quantité
d'interrogation supplémentaire d'un témoin ou plus ne peut généralement
changer une telle identification probable en certaine. Les Field workers qui souhaiteraient en identifier autant que
possible sont naturellement disposés à se déclarer certains lorsque cela est tout simplement possible, mais d'autres
désirant avoir un résidu de cas inexpliqués afin d'ajouter du mystère et de l'importance au problème des ovnis tendent
à fixer des standards de certitude des preuves d'une élévation impossible avant de vouloir accepter une explication
simple pour un signalement.
Ce dilemme est joliment illustré par une question posée à la House of Commons of Prime Minister Harold Wilson, ainsi qu'elle est rapportée dans Hansard pour le :
Objets Volants Non Identifiés. Question 14. Sir J. Langford-Holt a demandé au 1er Ministre s'il était satisfait que l'ensemble des observations d'objets volants non identifiés signalés par des sources du service soient inexplicables, quelles enquêtes il avait autorisées sur ces objets en dehors de l'aspect de défense, et s'il nommerait maintenant à un Ministre d'examiner l'ensemble des aspects des rapports.
Le 1er Ministre : Les réponses sont "Oui, sauf quand l'information fournie est insuffisante", "Aucune" et "Non".
À l'évidence, il y a un joli brin de sémantique ici dans le fait que la définition de lorsque l'information est
suffisante
est qu'elle est suffisante lorsqu'une explication peut être donnée.
Les discussions sur le fait de savoir si un cas marginal devrait être considéré dans des buts statistiques comme ayant été expliqué ou non se sont révélées être futiles. Certains enquêteurs adoptent la position que, lorsqu'une interprétation plausible en termes d'événements courants peut être faite, alors l'ovni est considéré comme ayant été identifié. D'autres prennent le point de vue opposé qu'un ovni ne peut être considéré comme ayant reçu une identification ordinaire sans qu'il y ait des éléments complets et liés s'additionnant jusqu'à une certitude de l'identification proposée.
Par exemple, en près de Castle Rock, Cob., quelques 30 personnes ont signalé des ovnis, dont des vaisseaux spatiaux avec des lumières clignotantes, une manoeuvrabilité fantastique, et même avec des occupants présumés venir de l'espace. 2 jours plus tard il fut plus modestement rapporté que 2 garçons du lycée avaient lancé un ballon à air chaud de polyéthylène.
Localement, ce fut la fin de l'histoire. Mais il y a une suite. Un homme en Floride a pour habitude de collectionner les récits de journaux sur les ovnis et de les envoyer dans une lettre d'informations mimeographée sur les ovnis qu'il expédie à divers journaux et clubs locaux consacrés aux ovnis. Il gave currency aux signalements de Castle Rock mais pas à l'explication qui suivit. Lorsqu'il fut réprimandé pour ne pas l'avoir fait, il déclara que personne ne pouvait être absolument sûr que tous les signalements de Castle Rock avaient été déclenchés par les observations du ballon. Il y aurait aussi pu y avoir un ovni venu de l'espace parmi les observations. Personne n'irait contester sa logique, mais il conviendrait de se demander pourquoi il avait négligé de dire à ses lecteurs qu'au moins certains des signalements étaient en fait des méprises dues à un ballon à air chaud.
En pratique, nous adoptons la position que si un signalement d'ovni peut être expliqué de manière plausible en termes ordinaires, alors nous acceptons cette explication même si manquent les éléments pour le prouver au-delà de tout doute. Ce point est si important que peut-être une analogie est nécessaire pour le rendre clair. Il y a plusieurs siècles, la théorie la plus généralement acceptée de la maladie qui affectait l'homme était qu'elle était causée par le patient possédé ou habité par un démon ou esprit maléfique. On supposait que des maladies différentes étaient causées par des démons différents. Le principe guidant la recherche médicale fut alors l'étude et la classification des différents types de démons, et le progrès dans la thérapie fut cherché dans la recherche et la découverte de moyens d'exorciser chaque type de démon.
Progressivement la recherche médicale découvrit les bactéries ; les toxines et virus, et leur relation causale à diverses maladies. De plus en plus de maladies en virent à être décrites par leurs causes.
Maintenant supposez qu'au lieu de cela, la médecine soit restée agrippée à la théorie maléfique de la maladie. Tant qu'il existe une maladie humaine qui n'est pas encore complètement comprise en termes modernes, une telle théorie ne peut être réfutée. Il est toujours possible, tout en reconnaissant que des maladies peuvent être causée par des virus, etc. de maintenir que celles qui ne sont pas encore comprises sont celles qui sont vraiment causée par des démons.
Dans certains cas le même type d'ovni est observé nuit après nuit dans des circonstances semblables. De notre expérience, cela a été un signe sûr que l'ovni pouvait être corrélé avec un phénomène ordinaire quelconque.
Par exemple, assez tôt dans notre travail, un fermier du Colorado a signalé avoir vu un ovni atterrir à l'ouest de sa ferme pratiquement chaque soir vers en . Une équipe d'enquête de terrain partit le voir et identifia rapidement et sans ambiguité l'ovni comme étant la planète Saturne. Les nuits où il ne le voyait pas atterrir étaient celles où le ciel à l'ouest était nuageux.
Mais le fermier n'accepta pas facilement notre identification de son ovni comme étant Saturne. Il objecta que, bien que son ovni ait atterri derrière les montagnes le soir particulier où nous lui avions rendu visite, la plupart des nuits, insista-t-il, il atterrissait devant les montagnes, et par conséquent ne pouvait être une planète. L'identification avec Saturne d'après l'éphéméride était si précise que nous ne rendîmes pas visite à sa ferme nuit après nuit afin de voir par nous-mêmes si son ovni avait jamais atterri devant les montagnes. Nous ne considérions pas qu'il soit de notre ressort de persuader les observateurs de l'exactitude de nos interprétations. Dans la plupart des cas les observateurs acceptèrent facilement notre explication, et certains exprimèrent un soulagement d'avoir accès à une explication de tous les jours.
Nous avons cherché à maintenir un délai minimum pour arriver sur le site d'un signalement d'ovni, même lorsqu'il était clair qu'il allait être impossible de s'y trouver à temps pour voir l'ovni signalé. Une fois qu'un observateur a fait un signalement, le fait de l'avoir fait devient généralement connu d'amis et de voisins, de journalistes locaux, et de férus locaux d'ovnis. Le témoin devient le centre d'attention et aura généralement à raconter son histoire encore et encore à ces gens, avant que l'équipe de terrain n'arrive. Chaque fois que l'histoire est racontée elle est susceptible de légèrement varier et d'être un peu embellie. Il n'y a pas besoin de motifs malhonnêtes pour cela. Nous aimons tous raconter une histoire intéressante. Nous préfererions ne pas ennuyer nos auditeurs si nous le pouvons, et donc l'embellissement est parfois ajouté pour maximiser la valeur d'intérêt de la narration.
Il n'est pas facile de détecter comment une histoire s'est développée en étant ainsi racontée de multiples fois. Les auditeurs auront généralement posé des questions orientantes et l'histoire se sera développée en réponse à ces suggestions, de sorte qu'il devienne bientôt impossible pour l'équipe de terrain d'entendre l'histoire du témoin comme s'il l'avait racontée pour la 1ère fois. Dans certains cas lorsque le témoin fut interrogé de cette manière par des férus d'ovnis locaux, son histoire fut larded de paroles vivaces sur des visiteurs venus de l'espace qui n'étaient probablement pas là dans le premier récit.
Un autre type de difficulté découle de l'interrogation de plusieurs témoins liés, c'est-à-dire, de témoins qui étaient ensemble au moment où ils virent tous l'ovni. Chaque fois que plusieurs individus vivent une expérience excitante ensemble, ils sont susceptibles de passer un bon moment à en discuter entre eux par la suite, se la racontant encore et encore les uns aux autres, ironing out inconsciemment les incohérences entre leurs divers souvenirs, et convergeant progressivement vers un récit uniforme unique de l'expérience. Les personnalités dominantes auront plus contribué à la version finale que les moins dominantes. Ainsi l'histoire racontée par un groupe de témoins liés qui auront eut toute occasion de "comparer leurs notes" sera plus uniforme que les récits que ces individus auraient donné s'ils avaient été interrogés séparément avant d'avoir parlé du sujet ensemble.
Un de nos premiers déplacements sur le terrain (décembre 1966) fut fait à Washington, D. C. pour interroger séparément 2 opérateurs de traffic aérien qui avaient été impliqués dans la grande vague d'ovnis de l'été 1952. 14 ans plus tard, ces 2 hommes restaient toujours assez gênés de la publicité qui leur avait été accordée dans les journaux, parce qu'elle avait eu tendance à ridiculiser leurs signalements. Notre conclusion de ce déplacement fut que ces hommes racontaient en 1966 des histoires qui étaient tout à fait cohérentes avec les principaux points de leurs récits tels que relatés en 1952. Peut-être ceci était-il dû au fait qu'en raison de leur forte implication émotionnelle ils avaient raconté l'incident à de nombreuses personnes de nombreuses fois au fil des années qui étaient intervenues. Bien qu'il fut vrai que les histoires n'avaient pas notablement changé en 14 ans, il était aussi vrai pour cette même raison que nous n'avions obtenu aucun nouveau élément en interrogeant ces hommes à nouveau (voir section 3, chapitre 5).
Sur la base de cette expérience nous décidâmes qu'il n'était pas profitable de consacrer trop d'effort à ré-interroger des personnes qui avaient déjà été interrogées suffisamment en profondeur auparavant. Nous n'affirmons pas que rien ne peut être obtenu de cette manière, mais simplement qu'il ne nous a pas semblé que cela constituerait une manière profitable de dépenser notre effort dans cette étude.
De notre expérience ceux qui signalent des ovnis sont souvent très articulate, mais pas nécessairement fiables. Un soir en un monsieur particulièrement articulate nous raconta avec calme et bonnes manières toutes les circonstances d'un certain nombre d'ovnis qu'il avait vus débarquer de l'espace, et détailla en particulier la manière dont le grand-père de sa femme avait immigré en Amérique depuis la nébuleuse d'Andromède, une galaxie située à 2 000 000 d'années-lumière de la Terre.
Dans quelques cas l'étude de signalements anciens pourrait fournir à l'enquêteur l'indice d'une interprétation possible que n'avait pas eu l'enquêteur d'origine. Dans un tel cas, une interview ultérieure du témoins pourrait permettre d'obtenir de nouvelles informations qui n'étaient pas ressorties de l'interview précédente. Mais nous avons trouvé que de telles interviews se devaient d'être menées avec un grand soin puisqu'il était très possible que les "nouvelles" informations puissent avoir été générées au travers de l'usage inconscient de questions orientées menant vers la nouvelle interprétation, et pourraient donc ne pas être fiables pour cette raison.