De notre expérience, les personnes faisant des signalements semblent dans presque tous les cas être des individus normaux et responsables. Dans la plupart des cas, ils sont assez calmes, au moins au moment où ils font un signalement. Ils sont simplement intrigués quant à ce qu'ils ont vu et espèrent pouvoir être aidés à en avoir une meilleure compréhension. Seul un très petit nombre sont à l'évidence plutôt émotionnellement dérangés, leurs esprits étant remplis de pseudo-science, pseudo-religions ou autres fantaisies. Les cas de ce type vont d'un léger dérangement à ceux qui ont manifestement besoin d'un traitement psychiatrique. Ces derniers forment une minorité extrêmement réduite sur l'ensemble des personnes rencontrées dans cette étude. Alors que l'existence de quelques personnes mentalement déséquilibrées parmi les observateurs d'ovni constitue une partie de la situation globale, il est complètement incorrect et malhonnête d'en déduire que tous ceux qui signalent des ovnis sont de "drôles d'hulurberlus", tout comme il est tout aussi incorrect d'ignorer le fait qu'il existe des personnes mentalement perturbées parmi elles.
Les individus diffèrent grandement quant à leur tendance à faire des signalements. Parmi les raisons de ne pas signaler d'ovnis sont l'apathie, le manque de conscience de l'intérêt pour le public, la peur du ridicule, le manque de connaissance sur l'endroit où faire un signalement et le temps et le coût de faire un signalement.
Nous nous sommes aperçus que des signalements ne sont pas utiles à moins d'être faits promptement. Même dans ce cas, en raison de la courte durée de la plupart des stimuli ovnis, le signalement ne peut être généralement pas être fait après que l'ovni a disparu. Quelques personnes nous téléphonèrent depuis de grandes distances pour décrire quelque chose vu 1 an ou 2 plus tôt. De tels signalements sont de peu de valeur.
Tôt dans l'étude, nous avons essayé d'estimer la fraction de l'ensemble des observations signalées. Lors de conversations en société de nombreuses personnes purent nous parler de choses remarquables et intrigantes qu'ils avaient vus dans le passé qui pourraient sonner comme tout aussi remarquables que nombre de choses que l'on peut trouver dans les archives de signalements d'ovnis. Nous demandions alors s'ils avaient fait un signalement et dans la plupart des cas, on nous disait que non. Dans une évaluation grossière basée sur cet échantillon non contrôlé, nous estimons que peut-être 10 % des observations dont les gens souhaitent parler par la suite constituent l'ensemble de celles signalées en l'heure actuelle.
Ce point fut plus tard couvert dans une étude plus formelle sur l'attitude du public (Section 3, Chapitre 7) réalisée pour cette étude et dans laquelle seulement 7 % de ceux disant avoir vu un ovni l'ont signalé dans le passé. Ainsi si tout le monde signalait des observations de la même manière que certaines personnes le font effectivement, le nombre de signalements qui serait reçu serait au moins 10 fois plus grand que le nombre réellement reçu.
Nous avons tout d'abord pensé qu'il serait souhaitable d'entreprendre une campagne de publicité étendue pour obtenir un signalement plus complet de la part du public. Ce ne fut pas décidé parce que près de 90 % de l'ensemble des signalements d'ovnis se révèlent être assez plausiblement liés à des objets ordinaires. Une augmentation par 10 du nombre de signalements aurait multiplié par 10 la têche d'élimination des cas ordinaires qui devraient être analysés. Nos ressources disponibles pour les études sur le terrain nous permettaient seulement de traiter une petite fraction des signalements arrivant. Aucun objectif utile n'aurait été atteint dans ces circonstances en stimulant la réception d'un nombre encore plus grand.
L'étude des certains signalements d'ovnis depuis d'autres parties du monde nous donna la forte impression qu'ils étaient faits d'un mélange de cas d'un type semblable à ceux signalés aux Etats-Unis. Par exemple, en 1967-08 le professeur James E. McDonald de l'Arizona effectua un voyage de 20 jours en Australie, Tasmanie et Nouvelle-Zélande au cours duquel il interrogea quelque 80 personnes ayant signalé là des ovnis à diverses époques. À son retour, il nous livra un récit de ces expériences qui confirma notre impression que les signalements depuis ces autres parties du monde étaient, en tant que classe, semblables à ceux reçus aux Etats-Unis. Par conséquents, nous décidâmes de restreindre nos études sur le terrain aux États-Unis et à 1 ou 2 cas au Canada (voir Section 3, Chapitre 1). Ceci fut fait pour des raisons pratiques de réduction des frais de déplacement et pour éviter les difficultés diplomatiques et de langue. La politique fut décidée après qu'une étude préliminaire a indiqué qu'en grande généralité le spectre des types de signalements d'ovnis reçus dans d'autres pays était très similaire au nôtre.