le , des visiteurs sont à la base pour assister à une démonstration de canons anti-aériens pointés automatiquement par radar. Un opérateur apprenti du Corps des Signaux de l'Armée montre un moment comment fonctionne le dispositif en manuel, repérant un traffic aérien local, puis annonce qu'il va faire la démonstration du repérage automatique, où le dispositif est focalisé sur une cible et la suit sans intervention de l'opérateur. Le dispositif est capable de suivre des objets ayant la vitesse d'un jet.
le , l'opérateur repère un écho non-identifié à basse altitude, situé à environ 11000 m
(12000 yards) au Sud-Est de la station, remontant la côte vers le Nord. L'opérateur tente d'enclencher le mode de
suivi automatique, mais le dispositif ne fonctionne pas. Il essaie à nouveau, sans succès. Se retournant vers les
personnes importantes qui le visitent, il déclare, embarassé : Cela va trop vite pour le dispositif. Cela veut dire
que cela va plus vite qu'un jet !
L'assistance est étonnée. L'opérateur passe en contrôle manuel. L'opérateur estime sa vitesse à plus de 1127 km/h — une performance incroyable pour l'époque, même pour les meilleurs jets de l'armée. L'objet reste dans la portée du radar durant vers , puis disparaît de l'écran en direction du Nord-Est, à environ 13000 m d'altitude. Les techniciens radar de la base examinent les données météo : il n'y a aucune indication de couche d'inversion de température s1Ruppelt.
Une explication avancée pour ce repérage est une mauvaise manipulation du repérage automatique par l'opérateur apprenti. L'objet supposé voyagé à une vitesse incroyable n'aurait été qu'un avion conventionnel volant à 644 km/h s2lieutenant Henry Metscher, cité par Ruppelt.
le , un T-33 piloté par le lieutenant de l'USAF
Wilbert S. Rogers et le navigateur major Edward Ballard au-dessus de
Point Pleasant (New Jersey) voit loin sous lui un objet de couleur argentée
—
décrit par Rogers comme rond et plat
et d'un diamètre compris
entre 9 m, filant à 1400 km/h et descendant apparemment vers Sandy Hook, depuis une altitude de 1 mile environ. Depuis
son altitude de 6096 m, le T-33 entreprend une descente en rotation vers l'ovni mais ne parvient par à le rattraper : l'objet
stoppe sa descente, stationne, puis fonce vers le Sud en effectuant un virage vers la gauche à 120° et disparaître
vers la mer. Le radar au sol le repère et évalue sa vitesse à 1000 km/h.
Une explication de ballon sera avancée pour cette observation s3lieutenant Henry Metscher, cité par Ruppelt.
le , le groupe radar reçoit un appel frénétique des quartiers-généraux leur demandant de repérer d'urgence une cible à haute altitude vers le Nord (là où l'objet "plus rapide qu'un jet" avait disparu le matin). L'objet est effectivement repéré à une altitude de 28346 m, se déplaçant lentement. Des observateurs au sol confirment rapidement l'observation bien que ne pouvant observer qu'un petit point argenté, une observation qui sera par la suite identifiée comme un ballon.
le 2 dispositifs radar repère à nouveau une cible qui ne peut être suivie automatiquement : à le , un écho non-identifié à très grande vitesse, sans confirmation visuelle, le ciel étant trop nuageux. L'objet monte, stationne à un niveau, monte encore, puis fait une plongée. Lorsqu'il monte il le fait pratiquement verticalement. L'autre objet est repéré à le à très grande vitesse aussi, et toujours sans confirmation visuelle, le ciel étant trop nuageux.
L'après-midi le radar repère un autre objet se déplaçant lentement et le suit durant quelques minutes.
le le rapport du centre radar du Corps des Signaux de l'Armée est envoyé de la base par telex à Wright-Patterson, à destination de l'ATICd118Remplacé par FTD. Il arrive à le précises. Lorsque le rapport de l'observation atterrit sur le bureau du général Cabell, celui-ci ordonne une enquête pousée, souhaitant être tenu personnellement au courant de l'affaire. Ses ordres parviennent au lieutenant Jerry Cummings, le nouveau responsable du projet Grudge. En mettant son nez dans le dossier, Cummings est très surpris de découvrir que d'autres membres de Grudge on déjà "résolu" le cas, sans quitter leurs bureaux de l'ATICd119Remplacé par FTD. Selon le rapport qu'ils ont élaboré pour le Pentagone, l'incident se résume ainsi :
Il s'agit seulement d'un groupe de jeunes gens impressionnables ; l'équipage du T-33 n'a vu qu'un reflet.
Ces événements vont remettre en cause le traitement que l'USAF applique jusqu'ici au phénomène au travers du projet Grudge.