D'une manière générale, on veillera à ne pas communiquer les détails de l'observation trop tôt (à
d'autres personnes extérieures à l'enquête, aux media), afin de ne pas
influencer d'éventuels autres témoignages ultérieurs.
Les ingénieurs et scientifiques du GEPAN exploitent en 1978/1979 la
méthodologie suivante :
- Interrogation des témoins
- séparément, pour éviter qu'ils s'influencent
- sur les lieux de l'observation, dans des conditions aussi proches que possible de celles de
l'observation (même voiture utilisée et même place dans cette voiture, par exemple)
- On procède tout d'abord à une reconstitution des faits, autant que possible en temps réel; le
témoin racontant son observation à sa manière. Au cours de cette reconstitution (recommencée plusieurs
fois à titre de comparaison), les enquêteurs mesurent les distances (double décamètre)
et les durées (chronomètre).
- on questionne ensuite chaque témoin pour obtenir d'autres précisions : détermination des positions angulaires
(site, azimut, vitesses angulaires, dimensions apparentes) successives du phénomène observé, avec l'aide du
théodolite, d'une boussole, d'un chronomètre et d'un inclinomètre pour les attitudes de l'objet,
- Aspect/forme de l'ovni : chaque témoin fait lui-même 1 ou
plusieurs dessins.
- Pour déterminer les dimensions réelles de l'objet, plusieurs méthodes distinctes sont utilisées dans le cas des
observations rapprochées :
- théodolite : un appareil WILD, disponible au GEPAN, permet au témoin de viser successivement, comme avec un
fusil, la direction dans laquelle étaient situés le bord gauche, droit, supérieur et inférieur de l'objet. Le
reste est affaire de calcul, puisque la distance de l'ovni a été mesurée précédemment.
- envoyer 2 enquêteurs à distance du témoin et guidés par lui, de manière que les 2 enquêteurs soient situés à
l'aplomb (distance et position relative) des points particuliers de l'ovni mémorisé, bords droit et gauche par
exemple. On mesure ensuite la distance entre enquêteurs et la distance au témoin avec un double décamètre.
- comparaison (puis mesure sur place) de la dimension du phénomène par rapport à d'autres
éléments de l'environnement : arbres, rochers, maisons, etc. auprès desquels l'ovni serait passé
- Les conversations doivent être enregistrées afin de pouvoir vérifier que la neutralité de
l'interview (questions non orientées typiquement).
- La méthode utilisée pour indiquer la couleur d'un détail de l'ovni observé consiste, pour le témoin, à choisir
une couleur dans un répertoire de 500 échantillons de couleurs fourni par un fabricant d'encres d'imprimerie :
répertoire PANTONE. On évite ainsi l'emploi de mots ambigus. L'enquêteur relève simplement la référence de la
couleur choisie par le témoin, et ainsi, cette couleur peut être reproduite a posteriori. Bien évidemment, le
nuancier doit être éclairé par la lumière du jour pour que le choix soit reproductible.
s1"Matrice de test des phénomènes connus", GEPAN
, 1977 s2Poher, C. "Méthode d'analyse d'une observation", GEPAN 1978/1979
s3Hendry, Allan: The UFO Handbook, Doubleday, New York 1979. s4Haines, Richard F., Observing UFOs: An investigative handbook (Nelson-Hall Publishers,
Chicago 1980, ISBN 0-88229-725-2).
s5Adrich, J. & Sparks, B. "Investigation of Unidentified Flying Objects", Project 1947. s6MUFON, "XVIII Recommandations supplémentaires, Partie 2", Manuel des enquêteurs de terrain - Méthode
d'évaluation Ballester-Guasp
s7Liste OVNI-Sciences, Notice OVNI-Sciences