Le présent document n'est pas un compte-rendu de recherches, ni même un projet de recherche dûment explicité quant aux méthodes, aux moyens, à la durée, etc. Il ne s'agit tout au plus que de rassembler quelques données ou idées éventuellement disparates, dont le GEPAN a eu l'occasion de prendre connaissance et qui pourraient suggérer des recherches plus poussées, que le GEPAN n'a d'ailleurs pas l'intention d'entreprendre. Le contenu de ce document correspond à une phase trop préliminaire pour justifier autre chose qu'un document de travail dont une copie pourra être fournie aux laboratoires ou chercheurs individuels qui souhaiteraient s'en inspirer.
Ces données et ces idées relèvent de la sociologie, c'est-à-dire de la manière dont un thème (celui des ovnis) vient s'inscrire dans le contexte social, au plan des personnes comme des groupes sociaux. Bien entendu, il ne s'agira pas ici d'essayer de définir la spécificité du domaine sociologique par rapport à d'autres domaines d'études voisins (psychologie sociale, psychologie générale, histoire, etc. ; ce soin sera laissé aux sociologues eux-mêmes, qui ne manquent pas d'argument à ce sujet. Il n'en reste pas moins que dans le cadre du schéma tétraédrique des domaines observables relatifs aux phénomènes aérospatiaux non identifiés s1Note Technique n° 3, chap. 2 l'un des pôles d'observation, baptisé faute de mieux "environnement psycho-social", désigne l'ensemble des réponses collectives au concept de phénomènes aérospatiaux non identifiés, et son émergence au plan des comportements sociaux. Il s'agit là d'un domaine directement observable et étudiable en soi, sans perdre de vue que, selon la logique tétraédrique, l'étude d'un "effet" particulier (l'image sociale des stimulus) ne peut à elle seule rendre compte de l'ensemble des causes qui le soutendent. La contribution ainsi apportée à la connaissance générale des stimulus ne saurait diminuer l'intérêt des autres études (analyses de témoignages, analyses de l'environnement physique, etc.) dont les résultats aideront en retour à mieux comprendre le "fait social".
Les domaines qui vont suivre concernent les groupements ou associations de personnes qui se forment a partir du thème des "ovnis" : ce qui frappe dans l'ensemble de ces groupements, c'est leur grande diversité. Celle-ci apparait au plan des structures, de l'importance numérique, des relations internes ou externes qui s'y développent, de leurs activités effectives, des buts qu'ils se donnent, des démarches intellectuelles qu'elles utilisent, etc. On voit ainsi s'établir un continuum entre un groupement privé de 2 ou 3 membres - à vocation "scientifique" et une secte parareligieuse de plusieurs centaines de personnes groupées autour d'un Maître qui reçoit des messages.
La plupart de ces groupes de personnes ont pourtant quelques points communs, ne serait-ce que l'adhésion (croyance) à une même interprétation des phénomènes aérospatiaux non identifiés (selon laquelle
les ovnis seraient la manifestation d'intelligences
extraterrestres) et l'aspiration à une étiquette scientifique (mais la relation entre cette adhésion et cette
aspiration varie d'un groupe à l'autre). Ces éléments suffisent donc à donner une grande originalité au fait social
ufologique
s2Cf "Les groupements ufologiques" et donc de l'intérêt
à son étude puisque une même idée peut regrouper autant de gens de façon aussi diverse. Cependant, il peut être
intéressant de réfléchir aussi à des antécédents historiques possibles de ce "fait social" (abordés dans le dernier
chapitre).
Il est à noter que, à notre connaissance, il n'y a pas eu de recherche sociologique d'envergure sur les ovnis en général, excepté bien entendu, des études sur des sectes parareligieuses qui sont parfois d'inspiration ufologique. Les thèmes d'étude ne manquent pourtant pas. Nous citerons à la fin les références des documents (surtout américains) que nous avons trouvés, se rapportant de près ou de loin à ce sujet.