Le christianisme est une famille de religions croyant au Christ.
Comme la plupart des religions, il défend le créationnisme, selon une interprétation plus ou moins littérale de la Genèse.
Pour la plupart des auteurs chrétiens, l’homme étant esclave de Dieu, il peut aussi être esclave des hommes. L’obtention du salut pour les esclaves est considérée comme de première importance par les théologiens, à l’instar du jésuite espagnol Alonso de Sandoval au XVIe siècle qui incite les esclaves à l’obéissance envers leur maître s’ils veulent être sauvés.
À la fin du Moyen-Âge, il est désormais largement admis qu’un chrétien ne peut pas réduire en esclavage un autre chrétien, fût-il un Slave hérétique. Cette conviction est appelée à jouer un rôle essentiel avec la colonisation de l’Amérique, puis le début de la traite africaine. 40 ans après le débarquement de Christophe Colomb, le Pape interdit ainsi l’esclavage des Amérindiens bien qu’ils n’appartiennent pas à la chrétienté : l'Eglise considère que, soumis à la domination de rois chrétiens, ils sont en voie d’évangélisation.
Il en va différemment pour les populations d’Afrique subsaharienne qui sont païennes et vivent dans des Etats indépendants. Même convertis après leur déportation en Amérique, les théologiens considèrent que, dans la mesure où ils ont été acquis légalement comme esclaves sur les côtes d’Afrique, la traite et la servitude sont "légitimes".
À partir du 18e siècle, on observe un recul de la place de l'argumentaire religieux dans les justifications de
l’esclavage, au profit d’un argumentaire relevant de l’utilitarisme (l’esclavage est un mal nécessaire) ou de
l’exceptionnalisme colonial, processus qui aboutit à l’affirmation de discours racistes. La seule justification
religieuse qui demeure est la malédiction de Cham : son père Noé aurait condamné tous les descendants de Cham
(considérés comme africains, ce que ne dit pas la Bible) à la servitude éternelle
s1Jean-Yves Grenier : "«Christianisme et esclavage», mi-Dieu mi-maître", Liberation,
2021-09-15.